L'été était bien là même si ce n'était pas toujours évident de s'en rendre compte à Romans-sous-Bois. La ville se trouvait tout au nord de Kalos et la température était encore basse malgré les rayons du soleil. J'avais accompagnée ma petite robe estivale d'un short et de baskets, rempli mon sac à dos de tout le nécessaire et j'étais prête à partir à l'aventure ! Pour la journée seulement, bien entendu, j'avais promis à maman d'être de retour pour le dîner et elle m'avait préparé un délicieux sandwich pour tenir jusque là. Il ne me restait plus qu'à arriver à m'éclipser sans que Fred et Luna ne me voient. Je n'avais aucune envie de devoir me les traîner toute la journée. Aujourd'hui seul Chiro avait le droit de m'accompagner. J'attendis patiemment jusqu'à ce qu'ils soient en plein débat sur leur choix de jeu, trop distraits pour faire attention à moi et je me faufilais vers l'extérieur. Mon petit Loupio me suivait de près. Maintenant où aller ? Je pris la direction Nord, décidant d'aller vers la campagne derrière l'usine Pokéballs, en suivant le cours du fleuve pour nous guider et retrouver plus facilement nos pas.

Je sautillais gaiement le long du cours d'eau, Chiro en profitant pour aller faire trempette et nager à quelques mètres de mois, quand surgit devant nous une petite créature, de quelques dizaines de centimètres de haut. Toute grise, se tenant fièrement sur ses deux pates, le Pokémon nous regardait avec ses yeux vifs et curieux. Un Psystigri. Ces petits Pokémons peuplaient les plaines de Kalos mais étaient rapides et s'effrayaient vite, les rendant pas si faciles à approcher et capturer. Sans élever ma voix, j'appelais mon Loupio à mes côtés « Chiro... ». Mon compagnon était en effet trop occupé à barboter pour prêter la moindre attention à l'apparition. Ma voix le ramena à la réalité et il porta son regard sur moi puis sur le Pokémon inconnu. Je pris une grande inspiration, ne sachant que faire. Devais-je tenter une attaque ? Si Chiro arrivait à porter son coup, le Psystigri pourrait être paralysé et serait bien plus facile à attraper, mais ça semblait une approche si aggressive. Fuirait-il si je l'approchais ? En lui parlant ? Peut-être pourrais-je lui offrir une baie ? N'était-ce pas une meilleure manière que de se faire des amis Pokémons et de les adopter dans sa famille plutôt que violemment les capturer ? Ce qui était sûr c'est qu'il me fallait prendre une décision si je ne voulais pas qu'il s'ennuie de nous et s'en aille avant que je ne tente quoi que ce soit.

Je décidai de me lancer et un doux sourire sur les lèvres, j'approchais du Pokémon en tentant de contenir mon enthousiasme. Je savais que mon excitation pouvait être quelque peu... intimidante, dirons-nous pour les Pokémons sauvages. Le son aiguë de ma voix et mes sautillements étaient perçus comme une menace sans que je comprenne réellement pourquoi. « Bonjour... » Je sortais délicatement de mon sac une baie Mépo et la tendais en direction de la créature, restant à une certaine distance.  « Tu veux une baie ? On en a bien assez pour partager ! » Ce qui était complétement vrai. En plus du sandwich préparé par ma mère, j'avais prévu plein de baies pour mon Loupio et les différents Pokémons que l'on pourrait rencontrer sur notre chemin. Psystigri s'approcha d'un pas hésitant et se saisit de la baie, reculant immédiatement d'un pas au cas où il viendrait l'idée à quelqu'un de lui reprendre. Il la dégusta en nous observant. « J'aimerais que tu rejoignes mon équipe, si tu le veux bien. » je lui expliquai avant de sortir une Pokéball. Comme il ne s'éloigna pas, je la lançai vers lui et croisais les doigts pour le fait que sa présence soit le signe qu'il voulait en effet nous rejoindre. La Pokéball se referma définitivement sur le Pokémon et je souriais à Chiro.  « Voilà déjà un nouvel ami ! »

Armés d'une toute nouvelle confiance après ce premier succès, nous continuâmes notre chemin vers l'usine Pokéball. La journée semblait nous sourire, les derniers nuages s'estompaient et les rayons du soleil contre notre peau pourraient presque nous faire croire qu'il faisait chaud. Il fallait profiter de ces instants avant que le vent ne se lève ou que la température réelle nous rattrape à l'ombre du moindre arbre. Il ne nous fallut pas longtemps pour sortir de la ville. L'Usine Pokéball était assez isolée au nord, et entourée d'étendues d'herbe. Au-delà des plaines et de la forêt selon la direction empruntée. Je maintenais ma décision initiale de suivre le cours d'eau, ça évitait de se perdre et je n'avais pas coeur à demander à Loupio d'en sortir. Le Pokémon avait besoin de régulièrement retrouvé un environnement aquatique et je ne pouvais négliger son double-type. Au détour de l'Usine, un mouvement attira mon attention. Ce n'était pas une petite créature comme tout à l'heure, mais un Pokémon sur quatre pâtes, volumineux de laine même si on arrivait en été. Je n'imaginais pas la quantité qu'il devait porter l'hiver ! Un cabriolaine. Il semblait assez jeune et était seul. C'était étrange. Quand ils appartenaient aux fermiers de la région, ils ne se déplaçaient qu'en troupeaux ! « Tu es perdu mon grand ? » Le Cabriolaine tourna la tête vers moi, sans répondre. En même temps, je ne savais pas vraiment ce que j'aurais interprété comme un oui ou un non. Je devrais peut-être m'en tenir à des questions plus simples avec des Pokémons inconnus !

La communication verbale ne semblant pas fonctionner, je changeai de tactique et décidai de l'approcher. Je m'éloignai de l'eau et avançai dans sa direction. Il gardait son regard fixé vers moi, quelque peu apeuré. Quand je ne fus plus qu'à quelques pas, il décida de tourner les talons et tenta de s'enfuir, mais revigorée par ma première capture je ne le laissai pas faire et lançai ma Pokéball. L'instant qu'elle prit dans le ciel jusqu'à atteindre le Pokémon sembla s'étendre indéfiniment. Objectivement le lancer n'avait pas pu durer plus de quelques secondes, nous étions si proches l'un de l'autre, mais l'adrénaline qui traversait mon corps, les bonds de fuite du Cabriolaine, le calme environnant qui nous laissait entendre les battements de nos cœurs. Jamais je n'aurais imaginé que les captures étaient aussi excitantes. Je comprenais désormais pourquoi les dresseurs partaient à travers le monde pour rencontrer, capturer et éduquer toutes sortes de Pokémons ! Il y en avait tellement de différents. Et après les évènements qui s'étaient déroulés à Kanto l'an dernier, j'étais curieuse de savoir si le même genre de phénomènes était apparu dans ma région. Est-ce que d'étranges Pokémons avaient fait leur apparition à Kalos mais personne ne les avait encore remarqué ? Du haut de mes 12 ans j'étais bien déterminée à faire la découverte moi-même si c'était le cas !

La Pokéball toucha le Cabriolaine sur la tête, mais le Pokémon s'échappa avant même que la Ball ne touche le sol. Sans un regard vers moi, le Cabriolaine partit à toute vitesse vers la forêt. « Mais pars pas ! » je m'écriai sans réfléchir. « Je sais que je m'y suis mal pris, je suis allée trop vite parce que j'ai eu peur que tu t'enfuies, mais je veux juste devenir ton amie. Et caresser ta laine. Et te ramener à ma maison avec mes autres Pokémons » Mon flot de paroles accélérait à mesure que je tentai de rattraper le Cabriolaine, mais qu'il s'éloignait jusqu'à ce que je ne puisse même plus le voir, perdu entre les arbres, loin vers l'horizon. Mes mots n'avaient pas suffit à retenir le Pokémon. C'était bien dommage, j'aurais déjà pu m'imaginer le câliner et la tête enfouie dans sa laine, lire un bon livre au coin du feu tous les deux. Il avait l'air tout doux et tellement gentil. Mais j'avais toujours mon Loupio avec moi au moins. Où était-il passé ? « Chiro ! » j'appelais mon Pokémon, quelque peu inquiète. Je m'étais tellement éloignée en poursuivant le Cabriolaine, que je ne le voyais même plus. Adieu le plan de suivre tranquillement le cours d'eau. J'avais maintenant franchi l'orée des bois et leur fraîcheur, loin des rayons du soleil.

« Désolée Chiro, je sais que tu aimais profiter de l'eau. » je m'excusai auprès de mon Loupio qui m'avait rejoint sur la terre ferme, jusque dans la forêt. Il était encore mouillé jusqu'aux antennes, qu'il agita en réponse, signe qu'il ne m'en voulait pas. La fraîcheur de la forêt me donnait encore plus envie de me réfugier près d'un feu entourée de Cabriolaines. Je n'étais pas sûre que Chiro apprécierait par contre, il préférerait probablement rester dans le jardin sous la pluie à regarder la foudre tomber. De toute façon, ça n'allait pas arriver, le Pokémon s'était échappé. Alors que la douce scène d'automne disparaissait dans mon esprit et que je la pensais perdue à jamais, le Cabriolaine n'étant plus en vue, un nouvel espoir fit son apparition juste au détour d'un arbre, un nouveau Cabriolaine y était dissimulé, seule sa tête dépassait alors qu'il portait un regard curieux sur Chiro et moi. J'en aurais sauté de joie tellement j'étais excitée de le voir. Une seconde chance. Je ne la gâcherai pas. Je me retenais, difficilement, de sauter mais ne contenais pas mon sourire immense. Cette fois-ci, il me fallait prendre mon temps. Pas d'envoi de ball hâtive. A chaque tentative de capture, j'apprendrai à être meilleure jusqu'à former la plus grande famille de Pokémons jamais vue.

« Bonjour, petit curieux. » je saluai doucement le petit Cabriolaine dont seule la tête dépassait toujours de l'arbre. Une vraie petite comère, celui-ci. « Est-ce que tu veux bien te montrer ? » je lui demandais sans me rapprocher, ne voulant pas l'effrayer. Je décidai même de me maintenir exactement à la même distance et doucement descendais vers le sol pour m'asseoir dans l'herbe, mon sac près de moi. « J'aimerais beaucoup te dessiner ! » je continuai en sortant de mon sac carnet et crayons. Le premier était parti si vite que je n'en avais pas eu la chance, et si je devais rentrer sans réussir à en capturer, j'aimerais au moins un souvenir de leurs formes à afficher dans ma chambre. Ou à montrer à mes copains du club. Nous partagions régulièrement nos découvertes, que ce soit sous la forme d'histoires, de dessins, ou le mieux biensûr des Pokémons que nous avions réussi à capturer ! Me voir m'asseoir avait apparemment rassuré le Cabriolaine sauvage puisque deux pates apparurent en dessous de sa petite tête alors qu'il sortait prudemment de sa cachette. « Tu peux venir près de nous, tu ne crains rien. » je commentais avec un doux sourire - ou du moins, ce que je tentais de faire comme un doux sourire, l'excitation était encore très présente et le résultat était objectivement plus étrange que doux.

Installée dans l'herbe avec Chiro près de moi, je commençais à dessiner les contours du visage du Cabriolaine. Sa curiosité finit par avoir raison de lui et il s'approcha de nous, jusqu'à finalement s'installer à un mètre de là, posant presque pour moi, les jambes repliées sous son volumineux corps de laine et la tête penchée pour se régaler de l'herbe fraîche. Le croquis prit forme et je profitai de son calme pour en peaufiner les détails et les couleurs. Quand je fus satisfaite du résultat, je rangeais mes crayons et montrai le résultat à mon sujet du jour : Cabriolaine. « Alors qu'est-ce que tu en penses ? Tu te reconnais ? » je lui demandai gentiment. Loupio observait lui aussi attentivement le dessin, le comparant du regard avec le pokémon sauvage qui nous faisait face. Il ne semblait pas très convaincu. Mais l'entraînement était la meilleure chance de s'améliorer, non ? Moi je l'aimais bien mon dessin. Je rangeais précautionneusement le carnet de mon sac et me relevais doucement pour m'approcher du Cabriolaine, espérant qu'il me laisse le caresser. J'approchai ma main doucement, lui laissant le temps de se reculer s'il le souhaitait, et touchais délicatement l'épaisse laine toute douce qui le recouvrait. « Il est temps pour nous de continuer notre aventure. Tu veux venir avec nous ? »

Le Cabriolaine se rapprocha de nous et vint frotter sa laine contre ma main, en réponse à ma question. Il voulait nous accompagner. Je venais gratter entre ses deux petites cornes affectueusement, avant de lui donner une baie. Ca allait être mon plus grand Pokémon ! Mais avant que je ne le fasse rentrer dans une ball, je fus distraite par un mouvement au sol. En se rapprochant de nous Cabriolaine avait dévoilé un autre Pokémon qui se cachait derrière lui, une minuscule petite créature poudreuse. « Oh, regarde ! Quelle adorable petite chose ! » Certains n'étaient pas fans des Pokémons insecte, personnellement je ne faisais pas de discrimination ! Je voulais les attraper et les étudier tous ! En plus, les Pokémons insecte faisaient partie de ceux ayant les plus grandes transformations lors de leurs évolutions, ils étaient tellement différents d'une forme à l'autre ! C'était des fois difficile de prédire à quoi ils allaient ressembler au final. Je ne connaissais pas assez bien la petite chenille qui me regardait pour savoir exactement à quoi elle allait ressembler une fois entraînée. Peut-être un des papillons qui voletait dans le ciel ? Il y en avait des multitudes de différents, pleins de couleurs à travers les ville de Kalos. Comme j'avais hâte de voir à quoi lui ressemblerait. Je lançais ma pokéball sur la petite créature, qui se refermait directement sur elle.

— Elle est où, Sophie ? question sur les lèvres d'un grand frère qui observe l'heure. La famille est soudée, heureuse et bientôt, le moment sera venu pour les deux aînés, Shelby et Riven, de partir pour Kanto, pour l'école des dresseurs et pour l'aventure, la quête suprême des badges. Alors, avant d'embarquer dans le train et de quitter le foyer, le garçon, jeune adulte fringuant et déterminé, souhaite passer du temps avec les siens. Sophie en l'occurence. On lui répond, lui indique que sa petite soeur est partie capturer des pokémon au nord de l'usine, dans la campagne environnante. Ni une, ni deux, le frère enfile sa casquette verte émeraude, retrousse les manches de sa chemise blanche et saute par dessus le portail pour rejoindre sa petite soeur. Les mains dans les poches, il longe l'usine et siffle un air inventé en cherchant du regard sa soeur ou l'un de ses pokémon, Chiro. Le bruit se fait rapidement entendre et Riven s'aventure encore plus au nord et la forêt se dresse devant lui. Les arbres aussi. Même si Sophie est intelligente, elle est jeune et une mauvaise surprise peut vite arriver, surtout avec les pokémon. C'est d'ailleurs à ce moment là que Riven se rend compte qu'il a laissé ses balls à la maison. Erreur de débutant, il soupire, à défaut d'avoir ses partenaires auprès de lui, il a au moins de quoi en capturer dans sa sacoche qu'il porte à sa ceinture.

— Sophie ? sa voix perce l'horizon après avoir vu de la poussière qui se lève dans les cieux. Des pokémon qui s'affrontent, Chiro sans doute et Sophie, curieuse et déterminée. Elle s'émerveille rapidement et cela peut lui jouer des tours. Riven aime la protéger, sans doute un peu trop, tel un bouclier, garde-fou à ses heures. Il approche et enfin, distingue la silhouette de sa soeur. — En pleine chasse, je présume ? sourire sur les lèvres, le jeune homme tend la main pour caresser Chiro avant d'observer sa soeur et le pokémon sauvage. — Une fois, Arthur a essayé d'en capturer un et il s'est pris un coup de sabot dans le ventre, sois prudente. Toujours la prudence, peut-être un peu trop. Une façon pour le jeune Riven d'exprimer son attachement à cette soeur qui ne partage pourtant pas son sang, mais bien plus. Ensemble, tous ensemble, ils sont une famille. — Je me joindrai bien à ta chasse, si tu veux de moi. Pourquoi ne pas profiter du beau temps pour un moment ensemble avant la séparation qui approche à grands pas ? Surtout que l'endroit fourmille de pokémon sauvages en tout genre.

Le frisson de la chasse, ce sentiment unique et enivrant qui prend aux tripes. Riven le ressent depuis toujours et parfois il se prend à imaginer, ou plutôt, à idéaliser l'identité de ses parents biologiques. Des dresseurs, de véritables champions ayant remportés des tournois. Ceci expliquerait la fougue qui prend possession du jeune Riven et le pousse à partir de chez lui en quête des badges dans la lointaine région de Kanto. Bien sûr, c'est un songe idéalisé, car la réalité est sans doute moins belle, plus laide. Comment peut-on abandonner un enfant ? Né sous x, sans aucune information sur les parents. Triste réalité. Alors le garçon chasse rapidement ces pensées de son esprit pour revenir à la réalité, bien plus belle, surtout en compagnie de Sophie.

— D'ailleurs, Shelby nous aurait bien rejoint et oh... Là, il nous observe !
Regard attentif, Riven pointe du doigt des fougères dans lesquelles une forme se détache. Le pokémon semble timide, fuyard car déjà, la silhouette s'éloigne. — Je t'emprunterai bien Chiro... J'ai oublié mes pokémon dit-il en sortant de sa sacoche, une friandise pour pokémon. Riven la lance aux abords des fougères et la silhouette se laisse prendre au piège. Elle dévoile son identité, un Venalgue. Pokémon peu commun, toxique et idéal pour ajouter à sa collection. — Regarde mon lancer de ball, je me suis exercé hier tout l'après-midi ! Fier de lui, le jeune homme, dresseur à en devenir, s'arme d'une superball, vise et lance avec vivacité sa précieuse ball sur le Venalgue qui termine de manger.

- 1 superball à l'inventaire.

Nul doute que le lancer est parfait. La ball vrille et tourne sur elle-même pour frapper le Venalgue sauvage. Elle tombe au sol et déjà, Riven esquisse un sourire satisfait. Le jeune homme se retourne, l'air triomphant vers sa jeune soeur. — Tu vois Sophie, c'est comme ça qu'il faut... Mais la superball n'est pas immobilisée et au même moment, elle s'ouvre. Venalgue se libère de sa prison. Riven se retourne, sourcils froncés et peste. Il jure même entre ses dents et fixe le pokémon qui les observe. Au moins, il ne s'est pas enfui, mais il est sur ses gardes maintenant. — Oublie ce que j'allais dire. Parce que finalement, c'est peut-être Sophie qui est plus douée que lui, malgré l'écart d'âge, pour capturer les pokémon. Cependant, abandonner n'est pas dans la nature de Riven Deschamps. Le voici qui réfléchit. S'il lance un nouvel appât, Venalgue ne se fera pas avoir. Il va devoir feinter. Et sa main se referme sur une pokéball et dans l'autre, une pierre.

— Allez, seconde tentative.
Et le jeune homme lance en premier la pierre. Il vise volontairement à côté du pokémon qui, comme il s'en doute, reste sur ses gardes et fixe la pierre en pensant que c'est une ball. Une diversion pour mieux l'attraper car juste après, Riven lance la pokéball. Le pokémon sauvage ne s'y attend pas, trop concentré sur le premier lancer et à nouveau, le voici prisonnier de la pokéball. Cette fois, Riven reste concentré sur l'objet jusqu'à ce qu'il se verrouille, ce qu'il espère. — Reste dedans qu'il murmure tandis que l'objet bouge avec vigueur.

- 1 pokéball à l'inventaire.

« Sophie ? En pleine chasse, je présume ? » « Riv ! » je m'exclamais en me retournant avec un sourire vers mon grand frère. « Une fois, Arthur a essayé d'en capturer un et il s'est pris un coup de sabot dans le ventre, sois prudente. » Je ne peux m'empêcher de rire à ce commentaire, imaginant très bien la saine avec mon autre grand frère s'offusquant de l'agressivité du Pokémon sauvage alors qu'il n'avait dû prêter aucune attention à leur manière de l'appocher. « Il l'avait probablement cherché, ils sont adorables. » Je regardais affectueusement le Cabriolaine qui se tenait à nos côtés, caressant doucement sa tête. Je ne savais pas si c'était les garçons de ma famille ou les garçons adolescents en général, mais ils pouvaient manquer de délicatesse. Si on prenait le temps, j'étais persuadée que tout Pokémon était un amour au fond. « Je me joindrai bien à ta chasse, si tu veux de moi. » « Biensûr » je répondis sans hésitation, un petit pincement au coeur quand je réalisai que ce serait peut-être la dernière fois qu'on partirait en expédition de capture ensembles à travers la campagne de Kalos. Shelby et Riv allaient bientôt partir pour de vraies aventures. Kanto. Peut-être que je pourrai aussi les suivre un jour. Tous les Pokémons qui existaient là-bas ! Et encore plus depuis les récents évènements. L'idée de les rencontrer tous était presque inimaginable, tellement excitante et infinie. Riv me ramena à la réalité, quu était déjà pleine de Pokémons sauvages à découvir ! « D'ailleurs, Shelby nous aurait bien rejoint et oh... Là, il nous observe ! » Je n'aurai probablement jamais la fin de l'histoire de pourquoi Shelby ne l'avait pas accompagné avec le Pokémon qui venait de surgir devant nous ! Un Venalgue ! Je hochai la tête quand il me demanda s'il pouvait emprunter Chiro. « Regarde mon lancer de ball, je me suis exercé hier tout l'après-midi ! » Le lancer était en effet magnifique, touchant sa cible parfaitement. Bien plus précis que mes lancers maladroits. Peut-être en partie l'une des raisons pour laquelle ce n'était pas ma technique de capture préférée... mais d'autres méthodes marchaient, alors pourquoi fallait-il s'obstiner avec des stupides balls ? On ne pouvait pas tous être aussi doués en lancer. Riven était déjà tourné vers moi, un sourire triomphant, prêt à me narguer sur sa bien meilleure technique, mais un lancer parfait ne suffit pas toujours. Il fut interrompu par un Venalgue agacé qui s'échappa de la ball. Je haussai les sourcils, un sourire légèrement satisfait, ça lui apprendra à jouer les donneurs de leçon. Mais ça n'arrête pas le jeune homme. Rien n'arrête jamais Riven. Il s'arme d'une pierre en plus de la ball et je l'observe, curieuse. Il lance la pierre à côté du pokémon pour le distraire avant de lancer sa ball. Une bonne stratégie ! Auquelle je ne me risquerai pas, j'aurais trop peur de blesser le Pokémon, mais Riv savait ce qu'il faisait, il avait une meilleure précision de lancer. Malheureusement, ça ne suffit pas, la ball a beau se refermer sur le Pokémon, elle ne le retient pas, et cette fois-ci il n'attend pas son reste et fuit immédiatement. « On peut pas les avoir à tous les coups » je dis à mon frère sur un ton qui se voulait compatissant. « Le premier Cabriolaine que j'ai croisé a fui lui aussi ! Mais regarde, j'en ai croisé un autre qui a accepté de nous rejoindre. » je lui racontai avec empressement « Il est d'ailleurs temps de rentrer dans ta Pokéball pour un temps. » je commentai en m'adressant cette fois-ci au Cabriolaine, me rapprochant de lui avant de lancer ma Pokéball. Je me tournais de nouveau vers mon frère, excitée de lui montrer le résultat de cette rencontre. « Il m'a même laissé le dessiner, tu veux voir ? » J'attrapai mon carnet de croquis, espérant qu'il lui plairait.

Mais alors que je tournais le dos à mes affaires pour venir montrer mon croquis à mon grand frère, attendant avec un peu d'appréhension son avis, un bruit attira mon attention derrière mois. Doucement, ne voulant pas effrayer un potentiel Pokémon, je retournais la tête vers mes affaires où une sorte de Pokémon chat marron émergeait de mon sac. On ne voyait pas son visage engouffré dans mes affaires mais on aurait dit qu'une flamme dépassait de ses affaires. Laissant mon carnet à Riven, je m'approchai doucement du petit voleur de baies. « Hey, tu sais que si tu as faim, il suffit de demander, pas besoin de venir dévaliser mon stock de baies. » j'informais d'une douce voix le Pokémon sauvage. Il releva la tête vers moi d'un seul coup, surpris et je reconnus définitivement l'Hélionceau. « Chiro ! » j'appelais à l'aide mon Pokémon, alors que l'Hélionceau s'apprêtait à fuir et il sut immédiatement ce qu'il avait à faire : Cage Eclair, une attaque permettant d'immobiliser le Pokémon sauvage sans le blesser. L'Hélionceau arrêté dans sa fuite, j'attrapai mon sac et en sortais des baies que je posais devant lui. « Je ne voulais pas te faire peur. » je m'excusais, reculant d'un pas. « Tu peux manger si tu as faim. » Je laissai le temps au Pokémon de se nourrir avant de tenter ma chance et suivant l'exemple de mon grand frère, j'imitais son geste pour lancer ma ball, espérant toucher le Pokémon.