caractère
égoïste - lâche - déterminée - cultivée - séductrice - menteuse - renfermée - langue de seviper - joueuse - mauvaise perdante - fuyante - impatiente - brillante - opportuniste - curieuse - orgueilleuse - avide - observatrice - réfléchie - insomniaque - cynique - manipulatrice - cachottière - élégante - arrogante - méfiante.01. elle est née kynes, une famille discrète et dont les origines sont ancrées d'aussi loin que l'on puisse s'en souvenir dans la région de kanto, elle est l'ainée des deux soeurs, sa cadette a eu deux enfants avec son mari, ce cher milord farrell dont adaline aime critiquer ouvertement, elle est la tante des deux petits dont l'une est la jeune championne de l'arène de céladopole, rosalynn, ada passe régulièrement dans sa boutique pour acheter quelques fleurs et égayer l'intérieur de sa demeure, adaline est très proche de sa nièce et soucieuse de son bien-être, consciente d'effectuer un transfert d'affection avec sa fille qu'elle a abandonné, elle fait abstraction de ce fait, sa soeur a décidé de partir griller sous le soleil d'alola, adaline échange de temps à autre des lettres avec celle-ci.
02. très tôt, elle sait qu'elle veut devenir scientifique et elle fait des études dans ce sens, elle devient la première kynes à partir étudier à sinon pour ses études supérieures, elle intègre l'université de sciences pokémon et se spécialise dans l'étude de la génétique et de l'anatomie pokémon, adaline a grandi entouré par divers pokémon, ses parents possédés en outre, un herbizarre et un persian, elle a été stupéfaite quand herbizarre a évolué et a décidé très tôt de percer ce secret.
03. cette fascination est petit à petit et avec l'âge, devenu une véritable obsession chez la femme, elle a appris que les pokémon étaient tous différents, qu'ils n'évoluaient pas tous de la même façon, au même niveau, mais pour elle, ce phénomène est forcément explicable par la sens et lié à la génétique, un mécanisme qui se déclenche sous certaines conditions, elle commence à noter ses travaux, persuader que l'on peut manuellement déclencher ce phénomène, elle reçoit des mains de son père, un oeuf d'elekid.
04. elle rencontre à l'université, le jeune marius fraser avec qui elle partage la passion de l'étude des pokémon, elle lui parle de ses recherches et de cette complicité apparaît la naissance d'une idylle entre les deux étudiants, adaline s'attache réellement à ce jeune homme qu'elle trouve brillant.
05. tout s'écroule quand elle découvre qu'elle est enceinte de cinq mois, déni de grossesse, elle ne peut pas avorter et doit mener sa grossesse à terme, elle se sent perdre pied et voit ses rêves de devenir une grande chercheuse s'écrouler, marius la soutient, la rassure et lui dit qu'ils peuvent continuer à étudier en devenant de jeunes parents, adaline accepte par dépit et donne naissance à leur fille, elle est alors âgée d'à peine vingt-quatre ans, elle n'en dira mot à personne au sein de sa famille, préférant mentir, si les premières semaines, elle parvient à cacher sa détresse, les jours passent et adaline souffre d'insomnie et n'arrive pas à agir comme une mère, elle se persuade qu'elle n'est simplement pas fait pour ça, elle décide d'agir et de tout abandonner, au début, elle veut juste s'enfuir et retourner chez elle en laissant l'enfant à son père, mais elle craint qu'en grandissant, le bébé ne questionne marius sur elle et remonte sa piste, l'idée l'effraie, adaline abandonne marius avec une lettre et dépose la petite aux pieds d'une église, elle quitte ensuite la région sans terminer ses études.
06. adaline vivra temporairement quelques temps à johto, précisément à ebenelle où elle se fera suivre par un spécialiste qui la diagnostiquera victime d'une dépression post-partum et mettra du temps à l'accepter, hanter par sa décision, anéantie d'avoir abandonné sa propre enfant et honteuse vis à vis de marius qu'elle avouera aimer profondément à son psychiatre.
07. adaline à vingt-six ans quand elle revient à kanto pour reprendre son cursus universitaire à céladopole, elle mentira à ses parents quant à son départ de sinnoh et sur les raisons qui l'ont poussé à rester à johto quelques temps, elle continuera à être suivie psychologiquement par une consoeur dans le plus grand secret, en parallèle, adaline commence à devenir dépendante au tabac, ce qui la fait tenir ? ce sont ses recherches qu'elle reprend avec assiduité, elle se plonge dedans corps et âme et y consacre tout son temps. 08. une fois les études terminées, doctorat en poche, elle est décriée par plusieurs confrères quant au sujet de ses travaux, mais elle ne se décourage pas, elle quitte céladopole pour s'installer ailleurs, déterminée à réussir, adaline obtient tardivement le titre de championne de l'arène de carmin sur mer, ville où la scientifique s'est installée des années auparavant, elle a d'ailleurs aménagé son sous-sol en laboratoire où elle continue ses expériences, elle capture des pokémon sauvages et les utilise comme cobaye, elle est persuadée que si l'homme parvient à maîtriser le phénomène évolutif des pokémon, il pourra percer les secrets de ces créatures, mais aussi gagner en puissance, cela serait une arme redoutable, devenir championne était un objectif calculé et mûrement réfléchi, le moyen d'avoir une couverture parfaite pour agir loin des regards trop curieux, elle a d'ailleurs mis du temps à se spécialiser dans les pokémon de type électrique afin de parfaire ses techniques pour réussir, morris est son pokémon fétiche, adaline met un point d'honneur à ne jamais faire d'expérience sur les pokémon de sa propre équipe.
09. depuis marius, elle n'a refusé de vivre la moindre relation sérieuse, comme s'il était et reste le seul aujourd'hui encore à avoir pu saisir quelque chose chez elle, adaline est ouverte bisexuelle et ne s'en cache pas, elle joue volontairement de ses charmes pour obtenir ce qu'elle veut, des relations sans lendemain, de l'affection physique uniquement, comme pour combler un vide qui ne saurait l'être, sa relation la plus toxique sans doute, est celle qu'elle entretient avec son assistante Aslan, également dresseuse au sein de l'arène qu'ada dirige, elle sait que la jeune femme tient à elle et voudrait l'aider, la comprendre et être avec elle, mais adaline refuse et ne s'accorde que des plaisirs purement physiques en sa compagnie, comme un pansement qu'elle pose avant de l'arracher brutalement pour faire saigner de nouveau la plaie.
10. les jeux d'argent, en particulier, la roulette russe, le poker et le craps sont devenus une autre addiction, un moyen de s'oublier et de se perdre, alors quand elle ne défend pas son titre de championne ou qu'elle ne continue pas ses recherches, elle joue encore et toujours, mais la roue tourne, dit-on.
histoire
tw : mention d’expérience sur les pkmn, abandon, dépendance et scènes érotiques suggérées.
Elle était mon vent,
Mes ailes,
Ma vie en plus beau.
Et pourtant, elle l’a abandonné.
Non sans remord, avec beaucoup de regrets, mais elle l’a fait quand même.
Ce matin-là, elle n’a pas trouvé le sommeil. Elle n’a pas réussi. Nuit blanche, paquet de cigarettes vide et caféine injectée à outrance dans le sang, Adaline a le regard vide, vitreux même, planté sur le berceau où dort sa fille, son enfant. La jeune mère n’a eu de cesse de retourner le problème dans tous les sens et le résultat est là, accablant, horrible, inhumain. Elle n’y arrive pas. Ca lui contracte les entrailles, ça lui donne même la nausée, elle ne peut pas élever cet enfant. Elle n’est pas faites pour ça, pour être mère. Elle sait qu’elle n’y arrivera pas. Elle a donné la vie, Adaline, par le plus grand des hasards et parce qu’elle n’avait pas d’autre choix, mais même dans ce moment là que l’on nomme grossesse et qui est censé être un évènement heureux, ce fut une horreur. Déni total apparu après son cinquième mois, elle n’a jamais été prête pour ça, pour cette vie et pour ses contraintes. Elle ne l’a même jamais imaginé. Le destin lui a imposé un enfant, une fille, mais ça n’a jamais été son choix à elle. Comment te vois-tu Adaline ? Dans ce rôle de mère au foyer avec un homme que tu … aimes ? Mascarade, balivernes.
Adaline chasse une larme qui s’échappe, s’empare d’un stylo et d’un bloc-notes. Quelques mots griffonnés, écriture fine et italique. Elle arrache la feuille et la plie soigneusement. Dans sa poitrine, ça s’accélère, ça tambourine. C’est l’angoisse, le stress qui grimpe à vive allure. Il y a même cette petite voix qui lui dit d’arrêter, de ne pas faire ça, qu’elle ne pourra jamais revenir un arrière, mais elle a pris sa décision, Adaline. Et elle compte s’y tenir, quoiqu’il advienne. Ne fais pas machine arrière Ada, ce n’est pas possible. Bien sûr que si, mais elle fait rapidement taire cette voix dans sa tête.
Adaline termine d’enfiler ses chaussures tandis qu’elle approche de la chambre à coucher. Doucement, sans un bruit, elle ouvre la porte et se glisse dans la pièce. Marius dort, sommeil lourd ? La jeune femme l’espère. Elle approche, dépose le mot soigneusement plié sur la table de chevet et regarde un moment l’homme. Est-ce qu’il ne pourrait lui, s’occuper de leur fille ? Si, évidemment, bien sûr que si. Mais il cherchera Adaline, il voudra que leur fille connaisse sa mère et elle ne peut pas, elle ne veut pas. A nouveau, ses entrailles se rétractent et la douleur invisible la tenaille.
Pardonne-moi, Marius. Ce n’est pas contre toi, tu es parfait, c’est moi.
C’est moi, le monstre.
Elle ne préfère pas se retourner, encore moins déposer un baiser de peur de le réveiller. Cela sera déjà très dur quand il ouvrira les yeux. La porte est soigneusement refermée et la jeune femme s’approche du berceau. Elle observe la petite qui dort aussi. Comment peut-elle faire ça ? Non, ne recule pas. Tu as pris ta décision. Elle souffle et ravale ses larmes avant de prendre une couverture en laine de wattouat douce où est brodé à la main le prénom de l’enfant. Soigneusement enroulée à l’intérieur, la petite ne se réveille pas et c’est tant mieux. Adaline ramasse son sac avec ses affaires rapidement jetées en vrac à l’intérieur et observe une dernière fois l’appartement silencieux.
La porte se ferme.
Pas un au revoir, mais une montagne de remords.
Je ne peux plus me mentir à moi-même, Marius.
Ce n’est pas ta faute ni de celle de la petite.
Mais je te laisse.
Adieu.
Le bâtiment est imposant et Adaline l’a déjà repairé depuis plusieurs jours. Elle tremble un peu en se tenant devant les portes. Non pas de froid, mais pour tout autre chose. Elle peut encore reculer, retourner à l’appartement, déchirer le mot, remettre sa fille dans son berceau et revenir se lover dans les bras de Marius. Effacer tout, comme si ce n’était qu’un simple cauchemar qui se termine au réveil.
Non.
Non, non, non.
Ce n’est pas possible, car ce n’est pas ce qu’elle veut, elle. Adaline, elle veut tout simplement tirer un trait sur cette région et sur son rôle de mère et tout ce que cela implique. Tout ceci justement se tient dans ses bras. La petite commence à se réveiller, elle va avoir faim. Adaline inspire profondément et vérifie que le bébé est bien enroulé dans sa couverture, qu’elle n’attrape pas froid. C’est un petit ange, un nourrisson fragile qui sera bien mieux sans toi, oui. La jeune femme se répète cela en déposant l’enfant aux pieds de l’église. Elle toque à la porte et déjà, commence à faire marche arrière. En reculant, elle ne peut défaire ses iris du bébé, le même éclat brille chez les deux, preuve des liens du sang. Et quand enfin, la porte s’ouvre sur une religieuse, Adaline disparaît dans une petite ruelle, derrière une poubelle. Elle observe la femme qui prend le bébé, regarde autour en cherchant à comprendre et quand enfin, la porte de l’église se ferme, la mère qui désormais, est coupable d’abandonner, se laisse glisser le long du mur.
Assis au sol, elle serre les poings, frappe au sol à s’arracher la peau, à se briser les yeux.
Comment as-tu pu faire ça ?
Comment ?
Tu n’es qu’un monstre !
Abandonner sa chair, c’est abandonner une partie de soi.
En l’occurrence, l’humanité même d’Adeline s’est éteinte quand la porte s’est refermée.
« Je vous dépose où, mademoiselle ? » silence.
« Mademoiselle ? Mademoiselle, vous allez bien ? Vos mains… » elle cligne des yeux et entre dans le taxi, ignorant la remarque sur ses mains. Les phalanges sont abîmées, l’hématome déjà, commence à apparaître et le sang a séché.
« À la gare s’il vous plaît. » elle se demande comment elle trouve la force de parler, comment un son sort de sa voix. Le chauffeur n’ose pas parler, il jette un regard à travers son rétroviseur et observe Adaline. Cette dernière a la tête posée contre la vitre. Elle observe le paysage qui défile, le regard vide. Il n’y a qu’une chose qui habite son esprit, sa fille. Sa main se referme sur le pli de son pantalon qu’elle serre avec vigueur et son corps, tremble. Elle étouffe un sanglot tandis que des larmes serpentent le long de ses joues.
Elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas, elle n’y arrivait tout simplement.
La fiole est secouée. Les deux précieux liquides se mélangent pour former un nouveau produit à la lueur bleu cobalt. La chercheuse repose la fiole et s’empare d’une seringue après avoir soigneusement enfilé des gants.
« Aslan, vous pouvez préparer le cobaye. » l’assistante ne répond pas, mais déjà, va récupérer une pokéball.
Tout est prêt, est ce que cela va fonctionner ? Adaline l’espère. Et elle verse le produit dans la seringue avant de se retourner, faisant voler sa blouse blanche. Le laboratoire est grand et vaste, mais surtout, secret. Il est aménagé dans l’ancienne cave de la maison de celle qui est désormais depuis plusieurs années, la championne de l’arène de Carmin sur Mer. Détentrice du badge foudre, spécialiste reconnue du type électrique, une couverture parfaite pour mener à bien ses expériences douteuses et décriées par le corps scientifique de sa région natale. Le souvenir de Sinnoh et de sa fille semblent bien loin, comme si on l’avait effacé d’un coup de gomme, comme si ça n’avait jamais existé. Adaline vit pour elle comme elle le souhaitait, elle ne s’est jamais retourné pour regarder en arrière et elle prétend vivre au présent. Elle est douée pour mentir aux autres, mais surtout, pour se mentir à elle-même.
Son assistante et amante à l’occasion, fait sortir de sa pokéball un Chenipan sauvage. Inoffensif, il est le cobaye idéal pour mener à bien l’expérience. Déjà, l’aiguille s’enfonce et Adaline injecte le produit. Le pokémon insecte se courbe, se cambre sous la douleur avant de briller d’une lueur unique. Il semble évoluer et un sourire satisfait apparaît à la commissure de ses lèvres. Chenipan devient un Chrysacier alors qu’il n’a pas le niveau et les conditions. Il y a un moment de flottement avant que le pokémon ne cesse de bouger.
Un autre décès, encore un. Aslan peste, découragée. Mais pas Adaline.
« C’est une réussite ma chère » commence la championne en jetant la seringue.
« Il est quand même mort, Ada… » celle-ci se laisse tomber sur la chaise roulante, ouvre un tiroir pour sortir un paquet de cigarettes et en fumer une.
« Certes, mais avant, il a évolué. Brièvement, mais il l’a fait. C’est une première étape majeure, cela ne s’est jamais produit. Ce mélange n’est pas parfait, mais nous touchons au but, je le sens. » elle expire la fumée et ajoute
« Je ne compte pas renoncer. » L’assistante reporte son attention sur le Chrysacier inerte. Elle expire un soupir.
« Moi non plus, vous pouvez compter sur moi. »
Silence. Aslan est quelqu’un de bien, une scientifique animée par la science et dresseuse d’arène aussi, elle joue sur les deux tableaux et est persuadé que percer le secret de l’évolution des pokémon peut apporter des choses incroyables à la science. Elle ignore tout du passé de la femme qui aborde aujourd’hui la quarantaine, elle sait juste qu’Adaline a passé plusieurs années à Sinnoh pour étudier la science et l’anatomie, ainsi que la génétique des pokémon, qu’elle a eu plusieurs histoires, des aventures jamais sérieuses et que c’est encore le cas actuellement. Et elles ? Que sont-elles l’une pour l’autre ? Un passe-temps ou bien plus ? Car Aslan n’est pas dupe et voit bien que derrière cette femme forte que rien ne semble ébranler se cache une fragilité dissimulée et de nombreux secrets.
« Je vais faire du café, je vous laisse vous en débarrasser du cobaye. » et Ada écrase son mégot dans le cendrier avant de s’éloigner sous le regard de Aslan. Cette dernière observe le pauvre Chenipan. Elle a des remords de pratiquer des expériences sur un être vivant, mais comment faire avancer la science sans sacrifice ? Adaline elle, ne semble absolument rien ressentir, comme si son coeur était desséché.
Pourquoi ?
Tout ce qu’elle a à répondre, c’est qu’elle sait que le moment venu, elle ira brûler en enfers pour ses actes.
Morris est toujours là pour rattraper les déboires de sa maîtresse. Il observe celle-ci qui mise une grosse partie de son argent à la roulette, une flûte de champagne à la main. Le casino de Céladopole. Un nid où Adaline crèche quand elle n’est pas à l’arène ou à son laboratoire. Un moyen de souffler, de penser à autre chose, son exutoire à elle, sa petite folie. Morris est sans doute le seul à si bien connaître la femme. Il faut dire qu’il l’accompagne depuis toujours. Avant d’être un fort et fier Elektek, c’était un petit Elekid curieux et avant cela, un oeuf donné à Adaline quand elle était encore jeune et naïve. Ils ont vécu beaucoup de choses ensemble, comme la grossesse et l’acceptation d’un déni, l’abandon de son enfant et de Marius aussi, son retour à Kanto, l’amour par procuration qu’elle donne à sa nièce Rosalynn, sans lui dire pourquoi elle prend de ses nouvelles, lui offre des cadeaux et tout le reste.
Les jeux sont faits, rien ne va plus.
Le croupier fait tourner la roulette, Adaline termine son verre d’un trait avant d’observer le résultat. Perdue. Elle n’est pas chanceuse avec ce jeu de toute façon et préfère de loin le poker où elle peut bluffer, user de son charme. Un léger soupir tandis qu’elle se lève pour quitter la table. Morris reste aux aguets, prêt d’Adaline. Cette dernière approche de Aslan au comptoir.
« J’ai perdu. » raille-t-elle. Est-ce vraiment étonnant ? Aslan préfère se taire tandis que la championne enfile une veste par dessus sa robe de soirée.
« Rentrons avant que je ne vide mes comptes et que mon banquier ne fasse une dépression demain matin. » Et l’assistante obéit. La voiture attend au parking et Morris est renvoyé dans sa pokéball. Le volant, c’est Aslan qui le prend, elle n’a pas consommé d’alcool, uniquement du soft. Fenêtre ouverte, Adaline s’en grille une en observant le paysage qui défile. Elle repense à ce jour-là, au jour où elle a quitté la région, laissant derrière elle toute une partie de sa vie, dont son enfant et sans doute le seul homme qu’elle n’a jamais aimé.
Aujourd’hui, le myocarde bat, mais il est creux ce coeur de pierre, un simple muscle qui pompe le sang et c'est tout. En y repensant, elle sent l’ombre des regrets et le poids des remords pesé sur ses frêles épaules. Elle peut être pitoyable quand elle veut et c’est pour ça qu’elle se met régulièrement la tête à l’envers. Aslan se gare devant la maison d’Adaline et lui saisit la main. Elles échangent un regard. La blonde voudrait lui souffler que non, que ce n’est pas une bonne idée, car il n’y a plus rien à faire pour elle et que son assistante, son amie ? Qu’importe, elle ne devrait pas s’attacher à elle. Mais Adaline est forte pour jouer aux gens des apparences et quand Aslan cherche ses lèvres, elle répond à son baiser, avec ardeur et désir. Ses cheveux sont froissés, décoiffés contre le siège du véhicule. Elle sait être peste, être garce, langue Seviper quand elle veut, mais elle sait aussi être tendre, la blonde et dominatrice quand elle mord la lèvre de son assistante. Déjà, ses mains cherchent la chaleur d’un corps pour un soir et pourquoi pas plus, mais sans promesse, surtout. Car elle ne peut rien donner d’autre Adaline, que l’ombre d’un sentiment qu’elle craint.
Pardon Aslan pour un engagement qu’elle est incapable de prendre.
Pardon Rosalynn pour les mensonges cachés et inavoués.
Pardon Marius pour avoir cassé, non, brisé, une partie de toi.
Pardon à fille pour tout.
Elle a honte et elle ne cherche même pas à se faire pardonner.
Elle a de lourds secrets.
Que peut-on pardonner ?
Sans sa fille, sans elle, c’était signé sa propre mort qui s’annonce lentement.
Et que la nuit se referme sur tous ses crimes.