Caleb était sceptique. Voilà presque 3 semaines qu’il attendait de pouvoir discuter de façon posée avec sa collègue Sélène. Trois longues semaines s’étaient écoulées depuis l’incident tragique sur l’île de Cramois’île : Sulfura dans sa colère avait rasé la quasi-totalité de l’île, laissant derrière elle une terre brûlée qui mettrait surement des décennies avant de s’en remettre complètement. Argile et Basalte étaient portés disparus depuis, laissant à Quartz et Granite la gestion directe de la Team Rocket, ou du moins ce qu’il en restait. Le but d’une entrevue avec sa collègue haut placée était simple : faire le point sur la situation, réorganiser les équipes et surtout, revoir le fonctionnement général de la structure. Caleb en était persuadé : cette situation était une bonne chose et même s’il regrettait la perte de son amie, la branche “scientifique” de la Team Rocket était de loin la plus instable, celle qu’il fallait régulièrement recadrer pour éviter les débordements. Il espérait sincèrement que Sélène serait de son avis. Leurs rapports avaient toujours été cordiaux et une relation de confiance mutuelle s’était établie au fil des années. Parfois, le fonctionnement de la Team Rocket se voyait entravé par le fait que 4 personnes foncièrement différentes étaient amenées à devoir systématiquement trouver un terrain d’entente. Une perte de temps et d'énergie qui avait sûrement été le déclencheur du déclin de l’organisation criminelle. Aujourd’hui était donc une occasion unique de repartir sur de bonnes bases en réduisant le nombre de têtes pensantes.

Caleb avait invité Sélène dans un bureau de fortune à Cramoisîle, une chambre d’hôtel dans un des derniers bâtiment encore debout : il n’aurait pas été contre rejoindre la belle brune dans ses quartiers à Safrania, cependant toutes les équipes d’archéologues de son Musée avaient été dépêchées pour le déblaiement des ruines de Cramois’île. Il préférait rester sur place pour gérer les équipes, d’autant plus qu’ils devaient s’attaquer d’ici quelques jours au nettoyage de la zone du laboratoire d'Athanasie. Il valait mieux que les informations qui auraient pu échapper aux flammes de Sulfura dans les décombres ne tombent pas entre de mauvaises mains. Le jeune homme faisait les cents pas dans son "bureau" en attendant la championne de Safrania. Dans un coin de la pièce Mâchoire, le garde du corps de Caleb, mâchait un chewing-gum avec insistance en soupirant. Cyn était quant à elle couchée à côté du bureau de son dresseur, la tête posée au sol sans pour autant avoir les yeux fermés. Rita, la Pyroli, était couchée comme un sphynx sur le lit de la chambre et balançait doucement sa tête de droite à gauche. Le jeune chef regarda ses Pokémons avec tendresse en se demandant ce qu’il aurait laissé derrière lui si c’était lui qui avait fini ses jours dans le brasier de Sulfura. Qui l’aurait pleuré ? Sa mère avait à priori péri dans l'accident et personne ne l’avait pleuré mis à part son ancien compagnon. Apprendre la mort de sa génitrice avait été un choc pour Caleb, mais pour autant il n’avait pas été traumatisé ou inconsolable. Quelle tristesse de se dire que la vie que sa mère avait mené avait été si plate qu’elle n’avait marqué personne ou presque.

Le bruit de mastication de son garde du corps tira Caleb de ses pensées. Il le regarda avec dédain. « Tu peux sortir, Selene ne devrait pas tarder à arriver et je souhaite la rencontrer en privé. » Mâchoire grogna en signe d’approbation et jeta un dernier coup d'œil au bureau de son patron avant de sortir d’un air nonchalant. « Si besoin, je traine en bas. » Caleb acquiesça sans prendre la peine de répondre de vive voix. Rita pourra un petit cri de joie en voyant le garde du corps sortir de la pièce car elle ne l’aimait particulièrement pas. Alors que Caleb s’approchait d’elle pour la gratifier d’une caresse, on toqua à la porte. La première pensée de Caleb fut de se dire que ce n’était certainement pas Sélene : la princesse de la Team Rocket ne se pliait pas à la bienséance des mortels. Bingo, l'assistante de direction de Caleb passa la tête dans le bureau de fortune et le regarda avec un air affolé. « Mr Whittaker, l’équipe de recherche sur Cramois’île cherche à vous joindre visiblement. » Caleb hocha la tête et remercia son assistante avant de se diriger vers son bureau pour attraper son téléphone. Deux appels manqués. Comment se fait-il qu’il n’avait rien entendu ? Il décrocha d'un air fermé. « Whittaker, j'écoute. » Alors qu'il écoutait son interlocuteur, le jeune chef Rocket entendit des pas dans l'escalier, il y avait fort à parier que c'était sa collègue qui arrivait.

@Sélène Cranston

Trois semaines. Trois semaines que Kanto avait été victime d’une nouvelle catastrophe. Trois semaines que nature et légendaire s’étaient à nouveau unis pour faire trembler la terre et les airs. Flamboyance d’une colère rugissante et enflammée. Braises de l’Enfer se déversant sous la bêtise et la curiosité humaine. Manifestation inéluctable de simples badauds, eux-mêmes source d’un désastre qui aurait pu être évité. L’organisation aurait-elle pu s’en charger elle-même? Aurait-elle réussie à calmer les ardeurs de Sulfura? Ou, encore mieux, capturer son mythe et le détenir dans le creux de sa main? L’organisation du passé, oui. Mais pas le faciès pathétique qu’arborait la Team Rocket depuis ces dernières années. Il fut une époque où, tel un seul homme, le groupuscule se serait lancé à la conquête de l’oiseau de flammes jusqu’à ce qu’il finisse mort ou capturé. D’autant plus lorsque sa manifestation impliquait l’île de feu, et le laboratoire sur lequel vous aviez tous emprise. Non, une fois encore, tu n’as que le pur exemple d’à quel point les temps ont changé. Et d'à quel point l’organisation n’est vraiment plus que l’ombre d’elle-même. Ton désir de pouvoir, ton obsession de contrôle et tes aspirations de grandeur continuèrent de faire leur petit bonhomme de chemin dans ton esprit. Basalte. Argile. Deux de tes confrères. Introuvables. Plus aucun signe de vie depuis la catastrophe. Tristesse ou opportunité? Disons que tu avais accueilli la nouvelle comme tu sais si bien le faire. Un verre de whisky à la main, se portant à tes lèvres, sans la moindre manifestation de tristesse ou d’empathie face à la tragédie de cette potentielle perte. Ton regard froid et glacial y voyait surtout l’impulsion qu’il manquait pour que le souffle nouveau se manifeste sur l’organisation toute entière. Tu n’étais pas seule. Il demeurait encore Granite. Tu ne voyais pas cet être particulièrement comme un pion. Plutôt davantage comme un allié et une personne censée. Si la conversation n’est jamais venue sur la table, tu avais toujours ressenti dans sa manière d’être une forme d’exaspération face à l’aspect que la Team Rocket avait pris ces dernières années. En ton for intérieur, tu ne doutais nullement de sa volonté à, tout comme toi, changer les choses pour redorer votre blason et votre réputation.

Trois semaines. C’est ce délai interminable que tu as infligé à ton homologue et, ce, en grande partie contre ta volonté. Que ce soit par ton rang de championne, par ton statut de personnalité publique en tant qu’actionnaire majoritaire de la Sylphe SARL ou encore celui de riche personnalité à la tête du Casino de Céladopole, l’incident de Cramois’Île t’avait sollicité de bien des manières. Et si les apparats n’avaient pas autant d’importance que tes sombres desseins, tu savais pertinemment à quel point tu te devais à jouer l’équilibriste encore et encore entre toutes tes facettes. Granite avait-il été soulagé que tu aies enfin répondu favorablement à son invitation? Qu’importe! Qu’importe car, en réalité, toi, tu étais impatiente de le voir. Oui, toi, Sélène Cranston, était impatiente de voir quelqu’un. Autant dire qu’il fallait vraiment que le jeu en vaille la chandelle car, exception faite d’Autumn, personne n’était à même de te créer un tel ressentiment. Cela était-il davantage pour l’individu en lui-même ou pour tes ambitions personnelles? Rien n’en n’était moins sûr. En revanche, aucun doute sur le fait que tu ne viendras pas pleurer et te lamenter sur la disparition de vos deux collègues. Ce n’était pas ton style, en plus d’être très mauvais pour le maquillage, et cela était d’autant plus une perte de temps inutile. Ceux qui périssent, ceux qui disparaissent… Tel est leur destin. Moins d’incompétents et d’inutiles sur terre. Moins de dommages collatéraux potentiels. Rien ne te fera changer de fusil d’épaule quant à ta conception de l’humanité sous forme de chiffres comptables. Moins de passif, plus d’actif. De quoi générer plus de profit et maximiser les gains. Il est tellement plus facile de considérer la race humaine toute entière de cette manière. On pourrait presque dire que tu n’as pas un coeur de pierre ou de glace, mais juste une vision beaucoup plus pragmatique de l’existence… Bien que ça ne soit pas incompatible avec l’absence d’émotions superflues dans ton cas!

Trois semaines. Et te voilà finalement arrivée, une fois encore, sur les ruines de ce qu’était l’île flamboyante. Hélicoptère au sol, tu en descends précédée d’Opale, ta Mentali. Tout en venant réajuster ta longue chevelure de part et d’autres de tes épaules, tu te diriges d’un pas calme mais néanmoins assuré jusqu’à cette bâtisse destinée à vous servir de lieu de rendez-vous avec ton homologue. Tu ne te retournes pas un seul instant sur les décombres. Juste une pensée fugace, vagabonde. Mewtwo. Mewtwo était née ici. Mewtwo avait été créé ici. Reviendrait-il sur le lieu de sa conception maintenant que ce dernier était totalement détruit? Hum, c’était une piste de réflexion éventuelle. Information retenue et enfermée dans un coin de ton cerveau pendant que tes bottines claquent leurs talons, marche après marche, sur l’escalier te menant jusqu’à la pièce où demeurait Granite. Passant le pas de la porte, tu y découvres ton interlocuteur en pleine communication téléphonique. Tu hoches de la tête en guise de salutation, faisant quelques pas dans la pièce en compagnie d’Opale. Ta Mentali s’aventura de quelques pas libertaires afin de se frayer un chemin jusqu’à un appuis de fenêtre. Elle s’y installa, y prit sa posture grandiose et classieuse alors que, pour ta part, tu t’avanças jusqu’aux abords d’un bureau. Une main se posa sur le sommet de la petite lampe d’appoint s’y trouvant. Tu y fis danser tes ongles dans une danse répétitive jusqu’à ce que la communication s’achève pour ton hôte. “C’est à croire que nous n’aurons jamais la liberté de discuter en toute tranquillité, Granite…” Le mouvement de tes ongles s’arrête alors pendant que tu te tournes magistralement dans sa direction. “J’espère pour vous qu’il ne s’agit de rien de fâcheux… Enfin, surtout, de rien nous obligeant à repousser une fois encore cette entrevue qui n’en peut plus d’attendre.” Un fin rictus ironique se tisse sur tes lèvres. Tu n’avais pas pour habitude de t'excuser, jamais. Et ça n’allait pas commencé aujourd’hui. L’énonciation de faits et de vérités était amplement suffisant vu de ta fenêtre. “Maintenant que je n’ai plus à souffrir d’obligations financières et sociétales, peut-être pourrions-nous aborder ce qui est nécessaire. Car le temps est notre plus grand allié, mais également notre plus grand rival.”

« Whittaker, j'écoute. » Caleb tenta de se concentrer sur ce qu'on lui baragouinait au téléphone, alors même qu'il entendait la belle Sélène Cranston monter les marches et arriver dans son bureau de fortune. Le stress monta d'un cran. Que se passerait-il si les deux chefs restant de la Team Rocket ne parvenaient pas à se mettre d'accord ? Le jeune homme était au fait des projets et espoirs de grandeur de la part de sa collègue et il n'était pas fantasque de s'imaginer qu'elle pourrait profiter de cette situation pour évincer Caleb. Au téléphone, les nouvelles étaient plutôt importantes et le mot "Basalte" le ramena concentré sur son interlocuteur. Ils venaient de retrouver le cadavre de Basalte sous les décombres. Sélène passa la porte du bureau, fière et empreinte de tout la stature et le charisme de son rang et de ses fonctions. Elle salua Caleb d'un signe de tête. Il hocha la tête pour lui rendre son salut et se mit à faire les cents pas. Finalement il raccrocha.

« C’est à croire que nous n’aurons jamais la liberté de discuter en toute tranquillité, Granite… J’espère pour vous qu’il ne s’agit de rien de fâcheux… Enfin, surtout, de rien nous obligeant à repousser une fois encore cette entrevue qui n’en peut plus d’attendre. » Sa voix est douce, neutre, mais les ongles qu'elle tapote sur le bureau prouvent son impatience et son empressement. Cette conversation n'a que trop été décalée et Caleb le sait parfaitement. Il range le téléphone dans sa poche et son visage se fend d'un sourire d'excuse. « Bonjour Sélène, pardon, je viens d'avoir mes hommes sur le terrain dans les décombres ... » Il se tourna vers le bureau et sert un verre de whisky à son invitée. S'il n'avait pas fait venir depuis Argenta tout le matériel de son bureau, la moindre des choses était d'avoir prévu de quoi recevoir quelques personnes éminentes, et particulièrement Sélène. Lorsqu'il avait installé sa base d'opérations dans cet hôtel miteux il s'était bien douté que la jeune femme le rejoindrait ici. Fort heureusement, il avait pris l'initiative de privatiser le bâtiment entier. Cela n'avait pas été très difficile puisque le tourisme à Cramois'île ne battait pas vraiment son plein depuis la catastrophe. Les hommes et les femmes qui venaient donner un coup de main aux réfugiés dormaient plutôt sur les campements de fortune. De plus, ils n'étaient pas vraiment nombreux : l'humanité avait encore une fois su prouvé son égoïsme, car personne ne s'était pressé pour venir en aide aux survivants de la catastrophe. Ce positionnement de Caleb en tant que directeur du Musée avait eu un avantage non négligeable sur son image publique encore une fois. Officiellement il s'était déplacé, avait lancé des équipes de secours et de déblaiement afin d'aider la ville détruite.  Officieusement, il souhaitait avoir la main mise sur tout ce que l'on pourrait trouver concernant la Team Rocket et le laboratoire Pokémon.

« Maintenant que je n’ai plus à souffrir d’obligations financières et sociétales, peut-être pourrions-nous aborder ce qui est nécessaire. Car le temps est notre plus grand allié, mais également notre plus grand rival. » Le jeune homme s'appuya sur le bord de son bureau d'un air faussement nonchalant. « Ils viennent de retrouver le corps de Basalte dans les ruines du labo. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne trouvent celui d'Athanasie. » Sa voix n'avait pas tremblé, il était resté d'une froideur et d'un stoïcisme à toute épreuve. Il n'avait aucune foutue raison de s'attarder sur le sort de Basalte, mais en revanche Athanasie était plus qu'une simple cheffe Rocket puisqu'au fil des années elle avait été son amie. Sa mort était une tragédie, mais cela n'affecterai pas ses sentiments aujourd'hui. Il avait eu quelques jours pour pleurer la mort de sa collègue rousse. Maintenant, il savait qu'ils avaient des obligations et que ce nouveau départ était une occasion à saisir pour la Team Rocket. « Je pense qu'il est temps de restructurer la Team Rocket. Tous les deux. » Il fallait agir vite, et de manière efficace. Certains sbires de l'association de malfaiteurs ne seraient surement pas ravis de voir certains de leurs responsables relégués au rang de souvenirs, certains autres lorgnaient probablement une promotion après la catastrophe. Finalement Caleb envisageait une solution bien plus radicale. Ne pas remplacer les pertes, et faire avec. C'était peut être le moyen d'éclaircir un peu les rangs. « On sera plus efficaces a deux, je n'ai plus envie de me retrouver à devoir gérer deux chefs Rockets en plus. » Impatient de voir la réaction de Sélène, il l'observa avec intérêt.

( OUTFIT )

Un corps. Un sur deux. Tout en récupérant le verre de whisky généreusement servi et tout en le portant à tes lèvres, tes yeux glacés demeurèrent posés sur un Granite que tu écoutais avec toute l’attention qu’il méritait. Athanasie. Le cas d’Athanasie était plus particulier que celui de Basalte. Tu avais, effectivement, connu une certaine forme d’entente avec elle. Le mot ‘amitié’ serait trop exagéré. Mais elle avait su reconnaître ta valeur autant que tu ne pouvais lui nier un certain savoir faire sur le plan scientifique. Elle était utile. Elle avait de l’intérêt. Cependant, la présomption de sa mort ne risquait que de se confirmer d’ici peu de temps. En cela, tu ne pouvais que rejoindre la pensée de ton collègue ici présent. Si Argile n’était plus des vôtres, soit. Ce respect que tu avais pour elle n’était clairement pas égal à l’attachement que tu pouvais éprouver pour ta seule et unique proche. Elle n’était pas un pion de l’échiquier, plutôt un cavalier ou une tour. Une pièce intéressante mais dispensable, autant le reconnaître. Basalte, pour sa part, n’était qu’un pion totalement inutile. Quant à Granite… C’était différent. Autant parce que le recrutement des membres de l’organisation passait par son département, que par sa volonté d’avancée. De fait, si tu n’apportes aucun commentaire à sa première constatation relative aux pertes, tu n’en demeures pas moins éprise d’un fin rictus vis-à-vis de ce qu’il glisse par la suite. Des mots qui éveillent ton intérêt. Des mots qui te parlent. Des mots qui permettent de prouver que tu n’avais nullement perdu ton temps en venant jusqu’ici. Il parlait de restructuration. Il parlait d’efficacité. Et il t’impliquait dans cette proposition de renouveau. “Opale.” Ta voix siffle comme un toucher glacial alors que tu viens prendre place dans un fauteuil, face à ton confrère. Sous sa seule appellation, Opale quitte l’appuis de fenêtre où elle s’était réfugiée afin de venir trôner à tes côtés. Tu t’assieds, jambes croisées, une main sur le fauteuil, l’autre tenant fermement ton verre de whisky. Tant tes yeux que ceux de ta Mentali se posent sur le visage et le regard de ce très Whittaker.

Deux dirigeants en moins. Deux branches flottant dans le néant et l’inconnu. Qu’en adviendrait-il? Pour l’heure, tu ne t’en préoccupais pas plus que ça. Est-ce que cela te désintéressait? Que du contraire! Mais il s’agissait d’un instant charnière que tu avais hautement attendu et indirectement préparé depuis ces dernières années. Cette double mort? Elle est providentielle et juste plus précoce que selon tes propres plans. L’idée de reprendre les rênes de l’organisation trop affaiblie et ombre d’elle-même t’avait suffisamment ulcérée ces dernières années. Il serait toutefois de bon temps d’éviter d’évoquer cette tentative de révolte au sein de laquelle tu avais prévue d’inviter Granite. Car, là, en vous fixant, c’était l’heure de jouer carte sur table. La finale d’une partie de poker. Y aller au bluff? Ou bien révéler toutes ses cartes? Plus d’une zone d’ombre entourait tes activités, même pour les membres des Rocket. Des zones d’ombre que tu ne dévoilerais clairement pas à ton vis-à-vis, mais qui ne se voulaient pas incompatibles avec tes ambitions et ce que tu avais comme propre proposition à faire. “Au moins sommes-nous d’accord. Trop d’égarements et de déperditions inutiles qui ont autant fragilisé notre efficacité que représenter une immense perte d’argent.” En tant que véritable trésorière principale de l’organisation, tu ne pouvais nier la réalité financière te plaçant, par ailleurs, dans une position actuellement extrêmement confortable. “Je pense par ailleurs que la branche scientifique de l’unité a clairement montré ses limites durant ces dernières années. Outre la création de Mewtwo qui s’est révélée une véritable réussite magistrale, nous n’avons hérité que d’une expérience ayant pris la fuite et de scientifiques ne parvenant plus à renflouer les investissements innombrables qu’ils n’avaient de cesse de quémander.” Ton verre se porte à tes lèvres en guise de respiration au travers de tes mots. “Pour cela, la Sylphe SARL représente un investissement beaucoup plus probant. Et au travers de laquelle nous pouvons mieux contrôler le travail de véritables chercheurs réellement compétents!” Tu ne clignes pratiquement pas des yeux. De manière pour le moins imperturbable, tu ne cesses de demeurer planter face aux yeux de Caleb. “Je pense par ailleurs que nous aurions davantage une carte à jouer dans le développement de nouveaux systèmes de capture, d’armes et de neutralisation. D’autant si nous devons souffrir de nouveaux événements similaires à la catastrophe de Bourg-Palette et de cette île ici présente.” Une nouvelle gorgée. “La région de Kanto a oublié depuis assez longtemps à qui elle appartenait réellement.”

« Au moins sommes-nous d’accord. Trop d’égarements et de déperditions inutiles qui ont autant fragilisé notre efficacité que représenter une immense perte d’argent. Je pense par ailleurs que la branche scientifique de l’unité a clairement montré ses limites durant ces dernières années. Outre la création de Mewtwo qui s’est révélée une véritable réussite magistrale, nous n’avons hérité que d’une expérience ayant pris la fuite et de scientifiques ne parvenant plus à renflouer les investissements innombrables qu’ils n’avaient de cesse de quémander. » Le discours de Sélène était dénué de toute émotion et pragmatique au possible. Caleb était persuadé à présent qu'ils étaient sur la même longueur d'onde car le dialogue de sa collègue était clair et précis, posé et réfléchi. Ce qu'elle disait tombait sous le sens, et même si Caleb était pour la science dans sa globalité il savait pertinemment qu'elle avait entièrement raison : malgré la réussit incroyable qu'a été Mewtwo, le reste des expériences menées dans le laboratoire de Cramois'île restait bordeline et quitte à se plonger dans une réorganisation, autant se retirer autant que possible les tumeurs malignes implantées profondément dans la Team Rocket. Il soupira, soulagé de voir que les deux homologues en étaient arrivés aux mêmes conclusions.

« Nous sommes bien d'accord sur ce point. Je ne me permettrais pas de cracher sur le cadavre encore frais d'Athanasie, mais il faut bien avouer que Mewtwo, qui est leur plus grand réussite, reste une demi réussite, puisque jusqu'à preuve du contraire, on ne contrôle rien du tout. » Il avala une gorgée de son whisky également, voyant qu'il avait pris du retard son interlocutrice, puis s'avança pour passer machinalement la main dans le pelage de Rita, toujours étendue sur le lit avec une grâce limitée. La présente d'Opale n'avait pas perturbé les Pokémons de Caleb et Rita était une Pyroli très calme et sociable, rien ne la dérangeait. Le Mentali de Sélène était magnifique mais Caleb lui préférait une version plus enflammée des évolutions d'Evoli. Le pelage chaud de son Pokémon donna une sensation de confort au jeune homme. « Je pense par ailleurs que nous aurions davantage une carte à jouer dans le développement de nouveaux systèmes de capture, d’armes et de neutralisation. D’autant si nous devons souffrir de nouveaux événements similaires à la catastrophe de Bourg-Palette et de cette île ici présente. La région de Kanto a oublié depuis assez longtemps à qui elle appartenait réellement » Voilà que les projets sérieux entraient en jeu et le jeune homme se fendit d'un sourire calculateur. Visiblement, Sélène avait eu la même idée. A eux deux ils seraient bien assez nombreux pour gérer une équipe de sbires idiots. A bien y repenser, Caleb pouvait facilement compter sur les doigts d'une main les personnes qui étaient dignes de confiance ou d'intérêt dans cette organisation et il était à peu près sur qu'il en était de même pour Sélène.

« Si tu as des personnes de confiance dans l'équipe c'est le moment de leur proposer de se garder une petite part du gâteau. J'ai moi même deux ou trois personnes assez riches pour investir et assez intelligentes pour ne pas faire n'importe quoi. » Il pensait bien évidemment à Elle, qui au delà des récents sentiments qu'il avait développé pour elle, restait une personne de confiance et extrêmement douée dans tout ce qu'elle entreprenait. Mais il y avait également Nautile, son agent infiltré à l'école des dresseurs de Jadielle. Ces personnes méritaient d'être valorisées, présentées dans leur nouvelle organisation comme des personnes de confiance, des épaules solides et des têtes bien pensantes. De quoi auraient-ils besoin ? Probablement quelques branches bien dispersées dans Kanto capable d'avoir la main mise sur tous les secteurs ou presque. « Investissement partagé donc. Cinq branches : armement, formation, sciences générales, élimination et détournements ...  cinq commandants dignes de confiance et prêts à se salir les mains en cas de besoin. On peut compter sur eux, ils peuvent compter sur nous. Et nous, on investis financièrement dans tout ça et on dirige intelligemment ce beau monde. Qu'en dis tu ? » Pari osé mais il savait que Sélène saurait reconnaître le gros avantage d'une telle organisation. Et ainsi, il s'assurait donc de ne pas être doublé par la belle brune qui était bien capable de faire bande à part à la moindre occasion. Caleb le savait bien, car il aurait pu en faire de même sans état d'âme. Mais le but n'était pas de faire cavalier seul pour le moment, ils auraient chacun besoin l'un de l'autre et ils le savaient pertinemment.

( OUTFIT )

Une crispation anime l’intérieur de ta chair. Rien ne se lit sur ton visage, ni même dans ta gestuelle. Tu maîtrises bien trop le jeu des apparences pour laisser un quelconque indice filtrer quant à ton ressenti. Néanmoins, les paroles de Caleb à l’égard de Mewtwo s’avèrent aussi réalistes qu’elles ne te plaisent en aucune manière. Mewtwo ne peut être contrôlé par quiconque. La vision que tu as du légendaire se rapproche plus d’un partenariat évident et inévitable plutôt que celui d’une dresseuse possédant son dernier jouet à la mode. Ce n’est pas pour rien que dans ton for intérieur, tu considères davantage la créature comme un égal, et non un faire-valoir. Mais, à nouveau, tu te montreras totalement imperméable aux considérations des autres face à cette création et cette prouesse génétique. Seule toi et ton unité de l’ombre sauront à quel point le maître du pouvoir psychisme peut importer à tes yeux. Et malgré tout le respect pour le moins éprouvé à l’égard de Whittaker, fort heureusement pour lui que le sujet de votre entrevue ne devait pas tourner autour du cas Mewtwo. Le ton aurait certainement été beaucoup moins calme et ouvert de ta part. Tu n’en rajoutes rien. La conclusion minuscule qu’il apporte à ce commentaire permet surtout de rebondir sur un point essentiel et entachant clairement la grandeur de l’organisation. ‘On ne contrôle rien du tout’. Ces paroles à l’égard de la création de Cramois’Île était presque un désaveu de l’organisation face à sa structure… destructuré et chaotique justement. Devais-tu t’en blâmer? Bien sûr que non! Car si ton individualisme a su se marquer comme l’un de tes traits caractéristiques, il a autant permis à l’organisation de se renflouer avec des fonds beaucoup plus conséquents que par le passé, et que par le précédent Quartz. Et cela a également permis à ta position de devenir encore plus forte et plus importante, vitale, pour la pérénnité de la Team Rocket. Granite était indispensable pour le recrutement et l’agrandissement de vos forces. Tu l’étais tout autant pour la rendre viable et en avoir un certain contrôle unique, et propre à toi.

Observant ton vis-à-vis perdre ses doigts dans la chaleur présumée de la fourrure de son Pyroli, Opale et toi continuez de demeurer avec l’attention totalement tournée vers ce duo. Ton verre retrouve une fois encore le chemin de tes lèvres, scellée par le silence démontrant ton écoute et la réflexion que les paroles de ton homologue t'inspirent. Une forme d’amusement se forme à l’intérieur de toi. Caleb était ‘mignon’. Tu avais déjà tes plans en tête. Tu savais déjà où passer placer tes pions sur l’échiquier d’une nouvelle organisation. Tu savais exactement qui et où! Et nul doute que si ton compère était fidèle à sa réputation, et aussi réfléchi que tu l’estimais, que ce dernier en avait fait pareil de son côté. Ce que tu n’as pas totalement prévu en revanche, et ce à ta grande et agréable surprise, c’est bel et bien le schéma structurel avancé par le directeur du musée d’Argenta, et qui rejoignait totalement la forme et la nouvelle structure que tu envisageais toi-même pour votre organisation criminelle. Être d’accord sur ce point, être raccord surtout, se voulait déjà annonciateur d’une collaboration ne pouvant s’avérer que positive. “Attention à toi… Je pourrais imaginer que tu as placé un espion au sein de mes services afin d’étudier mes propositions, globalement similaires à ce que tu proposes de ton côté.” Du vouvoiement au tutoiement, il n’y a qu’un pas. Et ce double jeu d’expression, tu as toujours su en faire preuve envers ton comparse. Les différents jeux d’apparats guidant votre entente sur la scène publique et privée en était le moteur et le véritable dirigeant. “Néanmoins, je suis ravie de constater que nous visions un même objectif et une même structure.” Toi, Sélène Cranston, ravie? Tu te rapprochais clairement de l’un de tes principaux objectifs qui était celui de monter sur le trône de la Team et de pouvoir en avoir la direction. Trône qui s’annonçait partagé officiellement… Mais qui était déjà une satisfaction en soi. Sans compter que derrière ton charisme et ton autorité, tu restes le portefeuille. Et rien que cette notion offrait un pouvoir que personne d’autre n’avait au sein de l’organisation.

“Je pense que pour procéder à ces changements, il est nécessaire de faire ce que ses méprisables citoyens définissent comme un acte de foi.” Marque de bonne volonté? Était-ce vraiment ce dont tu étais capable en cet instant? Où s’agissait-il surtout d’une pomme empoisonnée? “C’est pourquoi j’ai déjà commencé à acquérir les parts manquantes de la Sylphe SARL, sous couvert d'un certain anonymat. Je conserverai celles que je possède déjà. Le restant sera attribué entre toi et les nouveaux commandants que nous aurons intelligemment choisi.” Annonças-tu royalement tout en venant te défaire de ce verre vide. “Tous les bénéfices de la Sylphe nous reviendront directement, et l’entreprise pourra nous servir de nouveau coeur névralgique.” Mais ce n’est pas tout, il ne suffit pas de placer de nouveaux capitaux et de décider une réorganisation pour que tout reparte à l’image d’un Phénix renaissant majestueusement de ses cendres. “Par ailleurs, je pense qu’il serait de bon ton de nous débarrasser une bonne fois pour toutes de toutes les pommes pourries. Et en même temps de procéder à une manipulation médiatique dont nous avons le secret.” Tu te relèves, de cette allure si impériale, si sûre de toi et teinté de cette arrogance qui peut rendre ton apparence aussi insupportable que diablement attirante. Tes pas te guident jusqu’à la fenêtre de la pièce. Tu t’y arrêtes. Tu y croises tes bras à hauteur de ta poitrine. Le ton demeure neutre mais accompagné d’une certitude et d’une sévérité des plus perceptibles. “Faisons tomber ce qu’il reste des ruines de l’organisation.” Balance tu, telle une bombe. “Faisons tomber tout ceux qui ignorent notre visage. Vendons les sbires pathétiques qui encombrent nos rangs inutilement. Rassurons la population en offrant à la plèbe de parfaits boucs émissaires qui endormiront leur vigilance et leur crainte. Soyons ce reptile, tapis dans l’ombre, observant la vie se reconstruire sous ses yeux, avant de savoir exactement où frapper pour n’en redevenir que plus puissant encore.” Plus de superflus pour aucune division. Tu te moquais éperdument de l'effectif nullement pertinent de l'organisation. Réduire les effectifs pour en maximiser les compétences ainsi que les profits. Et revigorer les veines tentaculaires d'un sang neuf et trié avec excellence sur le volet.

« Attention à toi… Je pourrais imaginer que tu as placé un espion au sein de mes services afin d’étudier mes propositions, globalement similaires à ce que tu proposes de ton côté. » Caleb explosa d'un rire sincèrement amusé. Mettre des espions dans le coin de Sélène aurait été la pire idée possible pour s'attirer ses foudres et perdre la confiance qu'il avait mis tant de temps à gagner. La jeune femme était intelligente et une aussi grande supercherie n'aurait surement pas tenu la semaine, faisant surement de nombreuses victimes. La brunette aurait été du genre des grands psychopathes dans les films : elle aurait surement ramené l'espion de Caleb, tête détachée du corps en pleine heure de pointe au musée avec un rire glacial. Cette scène à l'esprit, il ne pu cependant s'empêcher de répondre avec un ton enjoué, amusé par la seule éventualité de trahir Sélène. « Quelle idée ! Je n'en connais pas de pire pour finir six pieds sous terre. Or j'ai bien l'intention de mener ce nouveau projet en ta compagnie ma chère. »

Il l'écouta déballer ce qui ressemblait effectivement grandement au plan qu'avait imaginé le jeune homme. Lorsqu'elle détailla certains aspects pratique, il ne pu qu'acquiescer, conscient que la destruction de la structure telle qu'elle existait à l'heure actuelle n'était qu'une étape pour retrouver la gloire d’antan. Elle proposait de se débarrasser des lents et des boulets. A cette idée, le jeune homme se remémora leur incursion dans la faille. Mis à part Griffe et Mâchoire qui avaient fait un travail relativement propre les autres n'avaient pas vraiment brillé par leurs exploits et Caleb avait du plus d'une fois intervenir pour éviter une erreur idiote de la part de certains. Ces idiots feraient de parfaits boucs émissaires pour la justice de la région de Kanto, de quoi se mettre sous la dent pour les gentils et naifs petits inspecteurs qui tentaient tant bien que mal de trouver des informations sur la Team Rocket. Seul inconvénient : ils devrait vérifier au préalable quelles informations détenaient ceux qui seraient livrés. A moins qu'ils ne soient offerts en pâture à la police ... incapables de parler ? Le jeune homme sourit à cette perspective.

« Soyons ce reptile, tapis dans l’ombre, observant la vie se reconstruire sous ses yeux, avant de savoir exactement où frapper pour n’en redevenir que plus puissant encore. » Caleb faisait face à la fenêtre, tournant le dos à Sélène. Il avait le regard perdu dans le vide, comme hypontisé par les scènes de désolation qui caractérisaient maintenant l'île de Cramois'île. « Il va falloir réorganiser tout ça. J'ai quelques noms de personnes que je veux voir promues à certains rangs, ce sont des personnes compétentes et fiables. Je suppose que tu en as aussi. De même ... J'ai ma petite liste de personnes à évincer sans problèmes, des idiots qui de toute façon ne risquent pas de mettre l'organisation en péril aux vues des maigres informations que leurs cerveaux ont pu emmagasiner. » Il fit une pause avant de se tourner à vers son invitée. « Honnêtement, je pense que cette "catastrophe" n'est qu'un point de départ pour de plus grands projets. Reste à les mettre en application mais je ne doute pas qu'on y arrivera. Tu parlais de nouvelle technologies, ou en est la Sylphe ? » C'était une vraie question, il ignorait à quel niveau d'avancement en étaient les scientifiques sous les ordres de Sélène, mais elle avait parlé de captures et d'armement, de quoi éveiller sa curiosité.

( OUTFIT )

Le temps avait-il fait du mal à ta perception de la personne présente à tes côtés? Ta mémoire était conçue pour n’oublier absolument aucun détail de ton existence et de ton propre passé. Eidétisme d’un esprit qui ne peut rien effacer, il n’en demeure pas moins réel qu’il arrive que certains détails passent à la trappe. Ou que quelques considérations aient besoin d’un rafraîchissement ponctuel pour mieux se repositionner. Il est à noter que ton individualité, couplé à l’ensemble de tes responsabilités plus que conséquentes t’ont souvent isolées vis-à-vis des autres chefs de l’organisation. Caleb n’en faisait pas différence. Toutefois, sous son allure, son comportement et sa manière de réponse, tu y décèles cette volonté et cette assurance d’une véritable collaboration viable. Tu te surprends presque à apprécier et concevoir davantage cette cohabitation à la tête de l’organisation, et non pas comme ton trône personnel. Après tout, une reine n’existe jamais sans son roi, encore plus dans le grand échiquier de la vie. Aucune ambiguité sur le sujet. Aucun sentiment inavoué ou quelconque bêtise de la sorte. Juste un fait. Il avait son influence à lui, et une logique, un raisonnement et une considération des faits plus que compatibles avec la tienne. Ne cessant de bouillonner comme une turbine lancée à cent à l’heure, ton esprit conçoit beaucoup plus concrètement le dirigisme de votre duo infernal. Il n’y aura que deux issues possibles : un pouvoir partagé pleinement dans une équité fatale pour vos adversaires. Ou bien sera-t-il mis de côté et sacrifié pour son manque d’ambition. À l’heure actuelle, tu n’estimes pas devoir arriver à cette seconde option. Et ce n’est pas plus mal. Il est des personnes qu’il est toujours plus regrettable de devoir éliminer que d’autres. Elles sont rares, mais elles existent. Granite avait le mérite d’en faire partie!

Sage était-il de considérer la dangerosité de t’attaquer dans le dos. Dix années de contrôle, d’influence et de réputation auront été plus que efficaces afin de renforcer l’image que tu avais voulu donner. Cette image qui ne triche, ni ne ment sur ce que tu es et ce dont tu es capable. À son rire ne se manifeste qu’un simple rictus de ta part. Ce même rictus se noyant dans le sérieux et l’impassibilité d’un visage énonçant ses projets, vos projets! Tu aimes que tout soit directement entendu et convenu. Tu n’as pas à devoir te perdre inlassablement dans des arguments destinés à convaincre des abrutis et des moins que rien que ton raisonnement est le plus logique et que tu as forcément raison. En soi, l’un comme l’autre, vous vous faites écho comme pour prêcher un individu de base convaincu par vos propres arguments. “Cela va sans dire. Il y a pour ma part trois pièces maîtresses que je désire absolument dans ce nouvel organigramme. Deux personnes qui n’oseront refuser ma proposition. Et une troisième avec laquelle je dois seulement m’entretenir mais envers qui nous pouvons offrir de belles perspectives pour l’avenir.” D’un geste empreint d’une sensualité aussi parfaite que nullement recherchée, tu laisses glisser ta main dans ta chevelure afin de repositionner correctement quelques mèches. “Qui désires-tu? Et à quel poste?” Demandas-tu sans tergiverser. Vous pourriez très bien perdre du temps à reporter cette précision via des envois de documents et de lecture pompeuse. Mais tu n’aimes pas perdre ton temps!

En parallèle, l’intérêt de Caleb se manifesta vis-à-vis de la Sylphe. Tu étais d’ores et déjà impatiente que le conseil d’administration soit entièrement remanié selon tes idées et vos plans. Il te fallait des esprits visionnaires. Des esprits conquérants. Des esprits sachant aller à la conquête du visage totalitaire d’une science parfaitement maîtrisée et au service de votre organisation. “La Sylphe travaille sur le développement d’une nouvelle gamme de balls de capture. Le but de ces dernières serait de posséder une force élémentaire, ou typée, qui favoriserait grandement le taux de capture des pokémons faibles à ce genre de type. Telle une ball élémentaire d’eau, favorisant plus que considérablement l’efficacité d’une capture d’un pokémon de feu. Mais pratiquement inefficace en revanche contre des types plantes.” Tu te pivotes face à la fenêtre où tu trouves, afin de faire dos au paysage et reposer ton fessier contre le bord de l’appuis de fenêtre. “Une conception qui doit encore répondre à pas mal d’ajustements et de tests. Mais équipez nos unités de ce genre de balls pourrait s’avérer un test des plus pertinents!" Tu ne pouvais te permettre de voir trop grand avec les esprits obtus du conseil d’administration, c’est pourquoi tu n’avais aucun projet d’armement en cours de développement tel que tu le souhaitais. Juste une idée. Un concept. Rejeté par les actionnaires de la Sylphe. “Sur le plan de l’armement, j’ai également une idée de projet. Il me faudrait pour cela une experte dans l’expérimentation pokémon, cette personne que je dois encore contacter justement. J’aimerais que l’on puisse utiliser l’énergie même, les puissances et les techniques dont savent faire preuve les pokémons afin d’en équiper de nouvelles armes. Ou d’en faire des armes. Pourquoi pas biologiques.” Évoques-tu avec réflexion et intérêt tout en te redressant de toute ta splendeur. “Je ne peux considérer que nous ne soyons puissants que grâce à ces créatures partageant nos quotidiens. Nous deux, encore plus que l’organisation en elle-même, devons être à même de maîtriser de telles choses afin de ne connaître aucun obstacle à notre suprématie!”

« Cela va sans dire. Il y a pour ma part trois pièces maîtresses que je désire absolument dans ce nouvel organigramme. Deux personnes qui n’oseront refuser ma proposition. Et une troisième avec laquelle je dois seulement m’entretenir mais envers qui nous pouvons offrir de belles perspectives pour l’avenir. Qui désires-tu? Et à quel poste? » Caleb laissa flotter son esprits quelques micro secondes vers Diana, la Griffe de son unité. Depuis les évènements de la Faille, leur relation avait évolué et Caleb s'était surpris à espérer que ça soit plus qu'une aventure. Elle était tout ce qu'il appréciait des une femme : la prestance, le caractère, la loyauté, la fiabilité et même une certaine bonté. C'était un comble pour une personne dont le rôle principale était d'assassiner les ennemis de la team Rocket, pourtant il appréciait les moments avec Diana car elle était quelqu'un d'agréable à côtoyer, douce pas seulement de peau, mais de caractère également. Pourtant, elle avait une poigne de fer et il valait mieux éviter que sa dague soit lancée à votre poursuite. Mais Diana était parfaite. « Griffe, je veux qu'elle soit nommée commandante, sans aucune hésitation. Pour la suite, je fais une totale confiance à Ambre mais je ne sais pas si elle serait intéressée par un poste avec plus de responsabilités. » Ambre était son bras droit depuis l'incident de Carmin sur Mer, elle l'avait toujours aidé et soutenu et il lui aurait confié sa vie sans hésiter. Mais c'était un oiseau libre, quelqu'un qui agissait dans le but d'aider Caleb et de faire grandir la Team Rocket ainsi qu'elle l'entendait. Il n'était pas sur qu'un tel poste convienne à la jeune femme, qui serait surement comme une lionne en cage si il s'avérait qu'elle avait les pieds et poings liés par des responsabilités superflues. Il nota dans un coin de sa tête qu'il faudrait à l'occasion qu'il tâte le terrain.

Sélène commença à détailler les projets de la Sylphe SARL et Caleb eu un regard admiratif pour sa collègue. Visiblement, ils n'avaient pas chômé et leurs projets étaient vraiment impressionnants. Si les Pokéballs élémentaires seraient efficace de manière générale, le jeune homme y voyait surtout un fabuleux moyen de capturer certains Pokémons légendaires. Surtout que depuis l'ouverture de la Faille, certains continuaient de se balader impunément dans la région de Kanto et Caleb avait bien l'intention d'en ajouter un ou deux à sa collection. Si Sélène ne se cachait pas de ne jurer que par Mewtwo, le jeune homme voyait un peu plus large dans ses ambitions et n'importe quel Pokémon capable d'avoir une force de frappe telle que celle de ce Sulfura serait un atout majeur pour la Team Rocket. La jeune femme parla d'un autre projet. Une force de frappe, une arme ? Caleb resta un moment perplexe avant de comprendre l'immense idée de la jeune femme. « Je ne peux considérer que nous ne soyons puissants que grâce à ces créatures partageant nos quotidiens. Nous deux, encore plus que l’organisation en elle-même, devons être à même de maîtriser de telles choses afin de ne connaître aucun obstacle à notre suprématie! » Voilà qui était intéressant. Maîtriser une puissance égale à celle de Pokémons serait un atout considérable. La Sylphe pouvait elle seulement leur offrir une telle puissance ? Il souriait devant une telle ambition. Vraiment, Sélène était incroyable. « Je pose une question peut être bête mais ... tu es sûre à 100% de la fiabilité de toutes les équipes qui travaillent sur ce projet je suppose ? Cette puissance pourrait être phénoménale. Si tu arrives à mener ça a bien, rien ne t'arrêtera. » L'usage du "nous" aurait été présomptueux à ce moment. Car même si les deux individus s'appréciaient et se faisaient confiance, Caleb savait que le jour ou Sélène aurait une telle puissance dans le creux de sa main, elle ne le partagerait surement pas facilement. D'ici la, Caleb aurait le temps de faire évoluer la Team Rocket comme il l'entendaient tous les deux. Par la suite, lorsque cette puissance sera à sa disposition, peut être le moment sera-t-il venu de tirer sa révérence face à cette femme dont l'ambition dépassait amplement l'univers tout entier. Il s'était retourné, regardant à nouveau par la fenêtre d'un air las. Rita s'était levée pour se rendre aux pieds de son dresseur. Elle posa sa tête contre le tibia de Caleb. « Le monde tel qu'on l'a connu est en ruines ... c'est a nous de le reconstruire de façon parfaite ! »

( OUTFIT )

Griffe?! Voilà une information et une envie des plus intéressantes! Aurais-tu le désir de vouloir remettre ce souhait en cause? Absolument pas! Tu as connu Griffe. Tu sais ce qu’elle vaut. Tu l’as vue à l’oeuvre. Ta connaissance de cette femme remonte avant même que tu ne prennes personnellement la vie de ton géniteur. Elle est de ceux qui avaient un grand avenir s’offrant à eux au sein de l’organisation. Et la réputation qui la suivait lui faisait plus que honneur! Sans te soucier de toute connivence personnelle entre elle et Caleb, tu ne peux qu’acquiescer. “Griffe a plus que fait ses preuves, et je soutiens ta décision. Elle mérite d’avoir plus de responsabilités.” Soulignes-tu tout en repensant aux projets que tu avais pour ta propre bras-droit. Il était hors de question que tu te sépares d’Autumn. Tout comme elle méritait amplement de passer également commandante. Mais, elle, tu n’avais aucun doute qu’elle en avait les capacités et l’envie. Tu savais qu’elle ne prendrait nullement ça à la légère, et qu’elle assurerait. Ta confiance en elle était aveugle! De là à avoir un avis pour la fameuse Ambre? Seul le principal intéressé pourrait trancher. Toutefois, ce que tu as appris avec le temps, c’est que la place à l’hésitation n’était nullement permise. Et ta sagesse de maîtresse du type Psy n’allait pas en demeurer muette. “Si tu ne le sais pas, c’est qu’elle ne doit pas avoir de rôle différent à celui qu’elle occupe actuellement.” Une fois encore, ce n’est pas avec le dos de la cuillère que tu allais t’exprimer. Encore une fois, même si ta tonalité n’était pas cinglante, tes mots ne se mâchaient nullement! “C’est la permissivité et le doute qui ont conduit à l’état désastreux de l’organisation ces dernières années, outre l’excès de division indépendante. Je ne veux pas que cela se reproduise. Si le doute subsiste au coeur d’un choix, alors ce dernier ne doit pas être fait.” Et, de cette allure royale qui te va si bien, tu affiches un nouveau rictus finement étiré. “Il n’y a pas besoin de prendre de risques une fois que l’on possède les bonnes cartes en main.” Balances-tu comme une vérité universelle ou une phrase issue de la bouche de n’importe quel philosophe alors que seul ton esprit en était le concepteur à l’instant même. Le ton est donné. Tu préfères trancher dans le vif que de laisser la place au doute, à l’incertitude ou encore à l’hésitation pouvant coûter plus que de raison!

Laissant le sujet prendre la route de ton domaine d’expertise en tant que ‘responsable’ de la Sylphe, tu ne pouvais que souligner agréablement l’enthousiasme et l’intérêt de ton nouvel homologue. Tu dois contenir la marque de ton sourire sadique que tu dissimules habilement sous tes lippes. Caleb n’a pas tord. Parvenir à maîtriser cette forme de suprématie pourrait faire de toi un individu à la hauteur de Mewtwo. Un être humain doté de pouvoirs pour le moins surnaturels et peut-être incontrôlable. Tu ne peux clairement pas te permettre de sombrer dans l’ivresse d’un tel rêve. Mais l’éventualité que cela marche et que tu deviennes détentrice d’un tel pouvoir? Bien sûr que tu l’as déjà fantasmé. Néanmoins, un rêve doit demeurer un but et une inspiration, pas une obsession aveuglant votre jugement et votre réflexion. “Ce projet n’en n’est qu’à son stade embryonnaire. Ce n’est pas tant la fiabilité des équipes qui m’inquiète que leurs compétences. Cela ne sera qu’une question de semaines pour avoir une équipe à la hauteur de ce que peut permettre ce projet s’il s’avère viable et potentiellement probant!” Il y a tant de choses à faire, et ton cerveau ne peut se contenter d’une seule et unique utopie. Voilà pourquoi tu démontres une certaine prudence dans ta réponse. Voilà pourquoi il faut savoir se montrer timoré malgré tout. En attendant, c’est de manière notable que le directeur du Musée d’Argenta parvient à te faire baisser le visage et à étirer tes lèvres d’un sourire sincère. Sélène Cranston, heureuse? Tu l’es, oui. “Que ce monde tombe à feu et à sang chaque fois que nous aurons besoin de le remodeler…” Ton visage se tourne vers celui de ton partenaire. “Remodelons la Team Rocket selon nos désirs. Refaçonnons Kanto selon notre vision.” Tu te tournes entièrement en direction de Caleb et t’avances vers lui. “Nous nous connaissons.” Tes bras se croisent. “Tu as appris à connaître mon ambition et ma dangerosité… Autant que j’ai pu découvrir ton intelligence, ton savoir-faire et tes propres qualités de dirigeant…” Tu t’arrêtes face à lui, très proche de lui, tes yeux perçants plongés dans les siens. “J’accepte de partager cette place avec toi, car je te pense digne de confiance.” Tu décroises tes bras. Une main vient s’enquérir d’un papillon présent dans ta veste. “C’est la seule et unique fois que je ferai cela, mais…” Tu ouvres le papillon, l’arme, afin de venir t’entailler la paume de la main adverse. “Je te promets par le sang de t’offrir ma confiance, autant que je t’entraînerai dans la tombe si tu cherches à me nuire…” Tes yeux n’oscillent pas. Il n’y a pas la moindre hésitation au travers de cette lame que tu tends d’une main, et cette autre main saignant de l’intérieur que tu lui tends.

« Si tu ne le sais pas, c’est qu’elle ne doit pas avoir de rôle différent à celui qu’elle occupe actuellement. C’est la permissivité et le doute qui ont conduit à l’état désastreux de l’organisation ces dernières années, outre l’excès de division indépendante. Je ne veux pas que cela se reproduise. Si le doute subsiste au coeur d’un choix, alors ce dernier ne doit pas être fait. Il n’y a pas besoin de prendre de risques une fois que l’on possède les bonnes cartes en main. » Au fond, Caleb savait que le discours de sa collègue visait juste. Elle avait raison sur toutes la ligne. Et même si l'impression de laisser Ambre de côté dans ce nouveau visage de la Team Rocket pincait le coeur du jeune homme il savait que c'était le mieux pour l'instant. Pour l'instant. Après tout, rien n'empêchait de donner plus de responsabilité à sa collègue et amie par la suite, une fois que les grandes lignes de la nouvelle organisation seraient posées. Egoistement, il était plutôt content de ne pas lancer Ambre dans cette nouvelle mission. Elle resterait son bras droit. Il avait tant besoin d'elle. Oh bien sur il avait besoin de Griffe aussi, mais pas de la même manière. Elle avait également besoin de son indépendance et de nouvelles responsabilités.

Perdu dans ses pensées, Caleb laissa la discussion s'orienter vers la Sylphe SARL, laissant la parole à Sélène et ses ambitions. Ce projet de restructuration serait désormais leur bébé et la Sylphe deviendrait un outil d'une puissance phénoménale. La Team Rocket dont ils avaient subis les traditions autant qu'ils les avaient forgées venait de s'effondrer, prête à renaître de ses cendres. Les ruines de la ville de Cramois'île seraient également cette de l'ancienne Team Rocket. Peu glorieuse, désordonnée, sans unité. Tout cela serait derrière eux désormais et Caleb s'en réjouissait. « Que ce monde tombe à feu et à sang chaque fois que nous aurons besoin de le remodeler… Remodelons la Team Rocket selon nos désirs. Refaçonnons Kanto selon notre vision. » Sélène s'était tourné vers Caleb, son visage fendu d'un sourire aussi rare que magnifique. Bien que Caleb soit insensible à son charme, il fallait bien avouer que cette femme était d'une beauté incroyable. Son regard semblait s'enflammer, un brasier qui chauffait à blanc les ambitions des deux chefs Rockets. La forge des rêves. La jeune femme était désormais solennelle. Elle observait Caleb d'un regard intense et perçant. « Nous nous connaissons. Tu as appris à connaître mon ambition et ma dangerosité… Autant que j’ai pu découvrir ton intelligence, ton savoir-faire et tes propres qualités de dirigeant… J’accepte de partager cette place avec toi, car je te pense digne de confiance. » Ses mots étaient puissants, empreints d'une force de détermination à toute épreuve et à ce moment précis le jeune homme savait qu'il avait devant lui la preuve ultime de la confiance de Sélène. Celle qu'elle n'offrait qu'a ceux en qui elle avait confiance. Il était flatté. Il connaissait cette femme et il aurait juré qu'à la moindre occasion elle se retournerait contre lui pour porter à elle seule la couronne du pouvoir. Mais aujourd'hui elle lui accordait sa confiance. Il hocha la tête. « Merci Sélène. Faisons route ensemble pour le meilleur de la Team Rocket. Le monde n'a qu'a bien se tenir. »

Il croisa les bras, faisant le miroir de son interlocutrice. Celle ci sort de sa poche un petit objet. Un couteau. Caleb ouvre grand les yeux alors que Sélène se concentre sur le petit objet. Elle l'ouvre et fait apparaître une lame brillante, d'une finesse remarquable. « C’est la seule et unique fois que je ferai cela, mais… Je te promets par le sang de t’offrir ma confiance, autant que je t’entraînerai dans la tombe si tu cherches à me nuire… » Alors qu'elle prononce ces paroles digne d'un rituel païen, elle s'entaille la main dans un geste fluide, sans aucune hésitation. Caleb ouvre grand les yeux mais ne flanche pas. Il saisit la lame et se taillade également la mai, de droite à gauche. La douleur est largement supportable, il a l'impression de sentir le froid de la lame déchirer chaque cellule de peau. Lorsque le sang se met à perler, il se perd un instant dans la contemplation de cette incroyable couleur. Il saisit la main de Sélène et leurs ambitions se mélangent dans un tourbillon de cellule sanguines. Les voilà liés. « Je te promet par le sang de mettre toute mon énergie au service de notre réussite commune ou de te faire tomber si tu me trahis. ». Tous les Pokémons des deux dresseurs s'étaient réunis autour d'eux, comme pour soutenir leur promesse. Lorsque la poignée de main sanglante se termine, Caleb et Selene s'observent mutuellement pendant quelques secondes, avant que Caleb ne vienne mettre fin au silence. Il se dirige vers son bureau, attrape un mouchoir et le tends à sa collègue. Lui vient également presser les fibres de tissus contre la paume de sa main. Nous voilà embarqués ensemble.

Brisant le silence, il se tourne vers Sélène à nouveau. « J'ai trouvé quelque chose en fouillant les ruines du laboratoire. Je crois savoir pourquoi Sulfura est venu s'installer ici. » Sa voix étant devenue caverneuse. Il avait détesté cette découverte au moment même ou il l'avait trouvée, et qu'il avait compris ce qu'il venait de déterrer dans les ruines du laboratoire. Il se déplaça d'un pas leste vers son bureau et en sorti du tiroir un petit objet, semblable à une pierre volcanique. Sur le dessus, le symbole des 3 oiseaux légendaires était gravé. La roche semblait brute mais lissée par les nombreuses mains dans lesquelles elle était passée. Au contact de la roche, le jeune homme sentit les poils de ses bras se hérisser. Il observa Sélène. « Je suis persuadé que notre défunte Athanasie avait trouvé ça dans les ruines de la Faille mais qu'elle s'est bien gardée de nous en parler. J'ai essayé de trouver ses notes mais je n'ai rien pu faire pour sauver les écrits du laboratoire. Je voulais te le donner pour l'étudier à la Sylphe mais si c'est bien ce qui a attiré Sulfura, autant ne pas créer une autre catastrophe à Safrania. Qu'en penses tu ? »

@Sélène Cranston